« LES CAISSES SONT VIDES »: LES PRIX DES CARBURANTS AUGMENTENT… SANS NOUVELLES AIDES DE L’ÉTAT

Les prix des carburants continuent de grimper en flèche dans l’Hexagone, au grand dam des automobilistes. De quoi pousser l’Etat à intervenir? Pas sûr…

Mauvaise nouvelle pour les automobilistes français : les prix des carburants continuent leur remontée à la pompe. Sur une semaine, le gazole a encore pris, en moyenne, près de trois centimes d’augmentation.

Sur l’ensemble de l’été, la hausse est relativement vertigineuse : elle représente 17 centimes d’euros en plus depuis le 1er juillet pour le gazole. L’essence a elle aussi connu une flambée depuis le début de l’été, avec une hausse d’en moyenne 10 centimes d’euros par litre depuis un mois et demi.

Cette flambée des tarifs incite certains usagers de la route, comme Alain, à trouver des solutions pour économiser quelques deniers. Il part faire le plein en Belgique lorsqu’il le peut. Ce conducteur souhaite un geste de l’Etat à l’image des remises de 15, puis de 30 centimes par litres consenties par le gouvernement au printemps et à l’automne 2022.

« Il n’y a rien eu du tout en 2023, pas de ristourne et ça continue d’augmenter! Donc des fois il est plus abordable de prendre le métro ou le train », explique-t-il au volant de sa voiture dans une station essence parisienne.

Plutôt que des aides ponctuelles, les associations de défense des automobilistes réclament des mesures structurelles. Yves Carra, porte-parole de Mobilité Club France, affirme que « la moitié » de la somme payée à la pompe « va à l’Etat », et donc que « le gouvernement a les moyens de faire baisser la note en baissant les taxes » de manière rapide et immédiate.

« L’ETAT GAGNE DE L’ARGENT POUR LE REDISTRIBUER »
Mais du côté de la majorité, une nouvelle ristourne sur les prix des carburants ne semble pas à l’ordre du jour. Daniel Labaronne, député Renaissance d’Indre-et-Loire et invité d’Apolline Matin sur RMC et RMC Story, a estimé que la nouvelle hausse des prix « tombe mal car c’est au moment des départs et des retours de vacances ».

Toutefois, Daniel Labaronne « ne pense pas » que l’Etat doive de nouveau intervenir pour faire redescendre les prix.

« Les caisses sont vides, nous avons une dette publique qui est l’une des plus importantes d’Europe, parce que nous avons un modèle social qui est extrêmement redistributif. Nous finançons beaucoup de choses qui sont offertes aux ménages », analyse Daniel Labaronne, député Renaissance d’Indre-et-Loire.

« L’Etat ne gagne pas de l’argent pour le plaisir, il gagne de l’argent pour le redistribuer. Et il en redistribue beaucoup puisque nous vivons au-dessus de nos moyens », estime Daniel Labaronne. « Je crois qu’il faut demander à la fois aux producteurs et aux distributeurs de faire un effort pour réduire l’impact de l’augmentation », juge le député, qui reconnaît toutefois qu’il n’est pas possible de « les forcer ».

« ILS ENCAISSENT UN MAXIMUM DE RECETTES »
Et si les taxes de l’Etat représentent environ 60% du prix payé à la pompe, Daniel Labaronne rappelle que, selon lui, la baisse de l’imposition par le gouvernement est moins avantageuse pour le contribuable.

« L’an dernier, nous avons mis en place une ristourne qui a coûté 8 milliards d’euros aux caisses de l’Etat. Si nous avions baissé le taux de TVA, les Français auraient été moins avantagés », assure-t-il.

Ce point de vue est radicalement opposé à celui du Rassemblement national et de l’une de ses députées, Edwige Diaz. La vice-présidente du parti rappelle que le RN a « dénoncé depuis le début la politique des chèques et de la ristourne », et appelle de nouveau à « baisser la TVA en la passant de 20 à 5,5% ».

De plus, alors que seulement quatre millions de chèques « indemnité carburant » sur dix, au total, ont été réclamés par les Français éligibles à cette aide de 100€, la députée Edwige Diaz dénonce les agissements du gouvernement qui a selon elle « décidé de ne pas remettre dans le circuit ces chèques, ce qui veut dire qu’ils encaissent un maximum de recettes ».

En pratique, les tarifs des carburants ne devraient pas repartir à la baisse à court terme… La faute à la réduction de la production saoudienne de pétrole, une politique prolongée au moins jusqu’à la rentrée.

MC

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