Moscou souhaite ainsi rendre son système financier plus hermétique et limiter l’impact des restrictions liées à la guerre en Ukraine.
La Russie tente tant bien que mal d’échapper aux sanctions internationales. Moscou a lancé, mardi 15 août, la phase d’essai d’un rouble numérique, a déclaré la Banque centrale russe (BCR). Au total, treize autres banques et 600 particuliers sont aussi concernés par cette « phase d’essai », a détaillé la BCR. A ce stade, ils pourront effectuer des paiements dans 30 points de vente situés dans 11 villes du pays.
« VTB est devenue la première banque à tester avec succès les transactions avec des roubles numériques dans son application mobile », s’est de son côté félicitée dans un communiqué la deuxième plus grande banque de Russie. A terme, « les opérations seront gratuites pour les citoyens et avec une commission minimale pour les entreprises », a précisé la BCR.
Contrôler davantage ses citoyens
Moscou souhaite ainsi rendre son système financier plus hermétique et limiter l’impact des restrictions internationales. A la différence des cryptomonnaies, également basées sur la blockchain, cette technologie qui permet des transactions directes à partir d’un registre décentralisé, le rouble numérique fait partie des CBDC, c’est-à-dire des « monnaies numériques de banque centrale » largement contrôlées.
Il est ainsi émis directement par la Banque centrale russe (BCR) et stocké dans des portefeuilles électroniques. Les services de sécurité du FSB supervisent eux la sécurité du système. Si les autorités disent vouloir un rouble numérique pour rendre les paiements plus « sûrs », certains observateurs estiment au contraire que l’introduction d’une telle forme de monnaie va surtout permettre au gouvernement russe de contrôler encore davantage ses citoyens.
Face aux sanctions, la Russie a été poussée à chercher à développer rapidement des alternatives au système de paiement mondial Swift, dont ses banques ont largement été bannies après le lancement de l’assaut en Ukraine.
francetvinfo