Au Soudan, la guerre entre l’armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide a début il y a quatre mois, le 15 avril 2023. Christophe Garnier, responsable urgence chez Médecins sans frontières, fait notamment le point sur l’afflux massif de réfugiés soudanais dans l’Est du Tchad.
Au Soudan, de nouveaux combats entre l’armée et les paramilitaires ont été signalés le 14 août 2023 à Khartoum et au Darfour-Sud. La guerre entre les deux généraux, Hemedti, leader des Forces de soutien rapide (FSR) et al-Burhan, celui des forces armées, dure depuis quatre mois.
Une crise qui a provoqué, depuis le 15 avril 2023, d’importants déplacements de populations. Médecins sans frontières (MSF) appelle à la mobilisation de l’aide internationale pour les ressortissants soudanais réfugiés au Tchad. L’ONG parle d’une « crise majeure » qui se « profile ».
« Ce n’est pas viable s’il n’y a pas de support »
« Dans l’est du Tchad, il y avait déjà 400 000 réfugiés qui étaient là depuis des années, depuis une vingtaine d’années, et là, on parle de 380 000 nouveaux réfugiés qui sont arrivés en l’espace de trois mois, trois mois et demi, souligne ainsi Christophe Garnier, responsable urgence chez MSF, joint par Thomas Papin. Vous avez aujourd’hui des gens qui vivent dans des conditions extrêmement précaires, avec tout ce que ça comporte en risques sanitaires, mais également d’éducation, de protection, etc ».
Le responsable appelle à l’aide : « C’est tellement massif ce qu’il se passe qu’une seule organisation ne peut pas tout gérer seule, donc il faut vraiment qu’il y ait une collaboration et une coordination des différents acteurs, avec des financements pour que les différentes ONG soient prêtes à venir, puissent mettre en place des opérations.
Si les bailleurs développent des financements, que ce soit au niveau des Nations unies ou au niveau de l’Europe, etc., les organisations internationales qui sont prêtes à agir, mais qui n’ont pas ces financements, ça va être évidemment une aide considérable. Il y a aussi l’Europe qui devrait débloquer des fonds, il y a toutes les différentes institutions internationales, les pays, qui doivent absolument débloquer des fonds, ne serait-ce qu’en support aux autorités tchadiennes. »
Christophe Garnier insiste : « Elles se retrouvent quand même avec 800 000 personnes sur leur territoire à prendre en charge, et donc ce n’est pas viable s’il n’y a pas de support. »
RFI