Niger : Vladimir Poutine et Assimi Goïta prônent un règlement pacifique.

Le président russe, Vladimir Poutine, et le dirigeant malien, Assimi Goïta, ont discuté, mardi 15 août, de la crise au Niger, a annoncé le Kremlin. Ils ont prôné un règlement pacifique dans ce pays, théâtre d’un coup d’État fin juillet. De leur côté, les chefs d’état-major de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se réuniront jeudi 17 et vendredi 18 août au Ghana.

L’entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et Assimi Goïta s’est tenu « à l’initiative malienne. » Durant celui-ci, les deux dirigeants ont « souligné l’importance de régler la situation autour de la République du Niger uniquement par des moyens pacifiques politico-diplomatiques », a précisé la présidence russe dans un communiqué.

Vladimir Poutine s’est également exprimé sur la situation en Afrique dans un message vidéo diffusé, mardi 15 août, à une conférence sur la sécurité internationale organisée près de Moscou.

Dans ce message, il a accusé « les États-Unis et leurs alliés » d’avoir entraîné la « destruction » de l’État libyen avec leur intervention militaire en 2011. Une campagne qui, selon le maître du Kremlin, a ensuite exposé les pays du Sahel et la République centrafricaine à des menaces « directes issues des nombreux groupes terroristes. »

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a pour sa part accusé l’Occident de « maintenir des foyers de conflit » sur le continent africain afin de profiter des ressources naturelles de ses anciennes colonies.

« Une multitude de groupes antigouvernementaux et terroristes sont utilisés à ces fins », a-t-il affirmé. Par ailleurs, il a assuré que le ministère russe de la Défense allait « continuer à renforcer sa coopération dans le domaine militaire et technique avec les pays d’Afrique. » Il a aussi qualifié « la lutte contre le néo-colonialisme et la menace terroriste » de « fondement » de la coopération entre Moscou et les pays africains.

Le coup de fil entre Vladimir Poutine et Assimi Goïta intervient alors que la communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a donné la semaine dernière son feu vert à une intervention armée contre les putschistes au Niger. Si elle continue de privilégier la voie du dialogue, elle a toutefois activé sa « force en attente. »

Réunion pour évoquer une éventuelle intervention militaire

En outre, les chefs d’état-major de la Cédéao se réuniront finalement les jeudi 17 et vendredi 18 août au Ghana pour évoquer une possible intervention militaire au Niger, selon une source militaire régionale. Une source à la Cédéao a confirmé l’information. La rencontre devait initialement se tenir samedi 12 août. Elle a été reporté pour « des raisons techniques. »

L’idée d’une intervention militaire divise : des voix politiques, religieuses et de la société civile s’élèvent ainsi dans le nord du Nigeria, qui craignent de graves conséquences dans leur pays et dans la région du Sahel meurtrie par les violences djihadistes.

Après avoir refusé plusieurs médiations de la Cédéao, le régime militaire nigérien a accueilli samedi une délégation de chefs religieux nigérians. À la suite de cette rencontre, le Premier ministre nommé par les militaires, Ali Mahaman Lamine Zeine, a mis en avant « un grand intérêt » du Niger à « préserver » une « relation importante et historique » avec le Nigeria et la Cédéao. Mais dans le même temps, le régime a annoncé vouloir « poursuivre » le président déchu Mohamed Bazoum pour « haute trahison ».

AFP

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