A 36 ans, Novak Djokovic croyait avoir tout vu, tout vécu au fil d’une carrière unique qui l’a notamment vu croiser le fer avec les deux autres références de l’histoire de son sport Roger Federer et Rafael Nadal. Sauf qu’avant de tirer le rideau, le Serbe se frotte à un nouveau phénomène, Carlos Alcaraz, et chacune de leur bataille est un sommet de dramaturgie et d’intensité. La finale du Masters 1000 n’a pas dérogé à la règle. Bien au contraire. Cette nuit, ils ont livré un combat encore plus dantesque que lors de leurs trois premières danses.
- Trois sets au couteau, (5-7, 7-6, 7-6), des émotions en pagailles, des comebacks hallucinants pour l’une des victoires les plus marquantes de la carrière pourtant gigantesque du Serbe. « Je ne sais pas quoi dire, a-t-il tenté d’expliquer. C’est dur à décrire. Quel niveau, du début à la fin. C’est incroyable. On a eu des hauts et des bas tous les deux. On a craqué, on est revenus. Puis tellement de points incroyables… C’est un des matches les plus durs de ma vie. Peut-être le plus compliqué de toute ma carrière. Un des plus excitants aussi. C’est pour ce genre de match que je continue de travailler jour et nuit. »
C’EST L’UN DES MATCHES LES PLUS EXCITANTS ET LES PLUS DIFFICILES MENTALEMENT
Cet affrontement n’est pas sans lui rappeler un autre duel homérique, avec un autre Espagnol qui refuse la défaite. Dans son panthéon personnel, cette victoire trône désormais aux côtés de celles restées dans la postérité. « Peut-être que je peux comparer cela à la finale face à Nadal à l’Open d’Australie 2012, a continué le Djoker. Évidemment, aujourd’hui, c’est en trois sets, mais en presque quatre heures. C’est l’un des matches les plus excitants et les plus difficiles mentalement, émotionnellement et physiquement que je n’ai jamais eus dans ma carrière. »
Il faut dire que mené d’un set et d’un break, Djokovic a frôlé le précipice au point qu’il a même dû se faire prendre la tension lors d’un changement de côté. A cet instant précis, il fallait être sacrément audacieux pour miser sur sa victoire. « J’étais tendu, sans aucun doute, rembobine-t-il. Quand vous êtes face à l’un des meilleurs joueurs du monde, dans l’un des plus grands tournois du monde, vous ne pouvez pas toujours vous sentir complètement libre de faire ce que vous voulez, n’est-ce pas ? Vous allez connaître ce genre de moments où vous allez manquer de concentration, d’énergie, ou de quoi que ce soit d’autre. Il faut juste essayer de se sortir de cette situation.«
LE SENTIMENT QUE J’ÉPROUVE SUR LE COURT ME RAPPELLE UN PEU CELUI QUE J’ÉPROUVAIS FACE À NADAL
Djokovic a fini par sortir vainqueur de ce « roaller coster » mais n’a pas manqué de « tirer un coup de chapeau » à son adversaire du soir. » « Il ne faut pas oublier son jeune âge, a-t-il rappelé. C’est quelque chose d’impressionnant chez lui. Le sentiment que j’éprouve sur le court me rappelle un peu celui que j’éprouvais face à Nadal lorsque nous étions au sommet de notre carrière. Chaque point est un effort. Chaque point est une bataille. J’espère qu’on pourra rejouer des matches tous les deux parce que c’est assez extraordinaire de vivre ça. Je parle pour le public parce que pour moi, c’est dur.«
Cela tombe plutôt bien, l’US Open démarre dans quelques jours et si les deux hommes avaient la merveilleuse idée de se retrouver le 10 septembre en finale, nul doute qu’il y aurait encore de quoi veiller joyeusement jusqu’au bout de la nuit…
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