Pas d’accrochage ce lundi dans le sud de Chypre mais la tension demeure. Vendredi, l’ONU avait accusé les autorités de la partie turque de cette île divisée d’avoir agressé des casques bleus qui s’opposaient à la construction d’une route considérée comme « illégale » par l’ONU.
Quatre d’entre eux avaient été blessés, des véhicules endommagés. Un incident considéré comme grave par les Nations-Unies et qui fait encore l’objet de tractations diplomatiques.
« La situation est calme aujourd’hui après les agressions de la semaine dernière », a affirmé ce lundi le porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres, Stéphane Dujarric. L’inquiétude reste palpable après l’incident de vendredi 18 août 2023. Le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir à huis clos ce lundi pour évoquer ce regain de tension à Chypre.
L’ONU pointe du doigt la responsabilité des autorités chypriotes turques dans cet accrochage. Mais signe de la tension qui persiste : ce lundi, le président turc a dénoncé l’intervention des Casques bleus. Ils « ont porté atteinte à leur impartialité et à leur réputation déjà endommagée » a déclaré Recep Tayyip Erdogan.
Des travaux dans une ville frontalière
Ce qui est en cause, c’est la construction d’une route dans la seule localité de l’île où habitants grecs et turcs vivent encore côte à côte; la commune se nomme Pyla en grec, Pile en turc. La construction contestée a été lancée par les autorités turques dans leur partie de la localité.
Mais vendredi, les ouvriers ont tenté de poursuivre les travaux dans la zone tampon, contrôlée par l’ONU. Les casques bleus s’y sont alors opposés. L’ONU a indiqué que quatre Casques bleus avaient été blessés et que ses véhicules avaient été endommagés, vendredi.
Ce lundi, la force de maintien de la paix de l’ONU se disait prête à bloquer toute nouvelle tentative de travaux dans la zone tampon. Mais les ouvriers n’y sont pas entrés. Le maire de la localité turque a déclaré ne reprendre les travaux que dans sa partie pour l’instant. Il assure vouloir donner une chance à la diplomatie.
La zone tampon, ou Ligne verte, divise l’île entre la République de Chypre, membre de l’Union européenne et exerçant son autorité au sud, et la République turque de Chypre-Nord (RTCN), autoproclamée et reconnue uniquement par la Turquie, qui a envahi le tiers nord de l’île en 1974 en réponse à un coup d’État de nationalistes chypriotes-grecs souhaitant rattacher le pays à la Grèce.
RFI