Les maladies qui donnent des troubles urinaires chez l’homme

Les troubles urinaires se présentent sous de multiples aspects : brûlures en urinant, envie fréquente d’aller aux toilettes, besoin de se lever trop souvent la nuit, couleur anormale des urines, incontinence, difficulté à uriner, etc. Ces symptômes correspondent à des maladies très diverses. En voici les principales.

L’adénome de prostate
On l’appelle aussi HBP ou hyperplasie bénigne de prostate. Il s’agit d’une prostate qui a trop grossi et qui, appuyant sur l’urètre, en diminue son diamètre. Cela provoque de nombreux troubles urinaires. Cet adénome concerne les hommes après 50 ans et la fréquence de ces difficultés augmente avec l’âge.

Les troubles observés sont : la difficulté à uriner (besoin de pousser, diminution de la force du jet, un retard au démarrage du jet), l’urgenturie ou le besoin impérieux d’uriner rapidement, la pollakiurie ce besoin très fréquent d’uriner, la nycturie, envie d’uriner très souvent la nuit, des gouttes retardataires, et parfois l’incontinence par regorgement, la vessie trop pleine tendant parfois à laisser sortir un peu d’urine.

Le diabète
Lorsque débute un diabète, le corps élimine du sucre dans l’urine. Cela ne peut se faire qu’associé à de l’eau. Alors, les personnes atteintes de diabète (surtout de type 1) et non encore sous insuline urinent des quantités très importantes. Très importante signifie parfois plus de 10 litres par jour ! Et la soif est énormément augmentée également. Une fois le diabète traité, ces problèmes cessent.

Par la suite, au fil des années, le diabète peut entraîner d’autres problèmes urinaires qui passent souvent inaperçus au départ, car ils surviennent progressivement.

On estime que 40 % des personnes atteintes de diabète présentent quelques un de ces signes sans le signaler à leur médecin. C’est dû à une atteinte des nerfs de la vessie qui devient hyper active ou hypoactive.

Voici ce que peuvent être ces signes (même si la plupart des personnes ne les présentent pas tous) : une diminution de la sensation de besoin d’uriner, une faiblesse du jet d’urine, un retard au démarrage du jet, une sensation de vidange incomplète après avoir uriner, des gouttes retardataires, une impériosité mictionnelle (besoin d’uriner ressenti comme urgent), une envie d’uriner fréquente ou au contraire rare.

D’autre part, les personnes souffrant de diabète sont plus sujettes aux infections urinaires.

Une prostatite est une infection de la prostate. Il existe 2 types de prostatites qui entraînent toutes deux des signes urinaires : la prostatite aigüe et la prostatite chronique.

En cas de prostatite aigüe, l’homme concerné a des signes urinaires d’infection associés à de la fièvre. Voici ces symptômes : des difficultés à uriner, des brûlures en urinant, des douleurs en urinant, un besoin de pousser pour uriner. Il peut aussi souffrir d’envies impérieuses et fréquentes d’uriner, d’un jet de faible force. Parfois même, il peut lui devenir impossible d’uriner.

En cas de prostatite chronique, les troubles urinaires sont très divers et dépendent de chaque homme. Ces symptômes peuvent être intermittents et peuvent durer des mois et des années. Il peut s’agir de brûlures en urinant, de douleurs en urinant, d’un besoin de pousser pour uriner. Ces signes sont souvent associés à des douleurs testiculaires ou pendant l’éjaculation.

L’infection urinaire
Chez l’homme, les infections urinaires sont rares, car l’urètre est beaucoup plus long que chez la femme, ce qui le protège de la remontée de bactéries depuis l’extérieur jusque dans la vessie. Cependant, elles existent, ne serait-ce qu’à cause d’événement ou de maladies « fragilisantes » (par exemple, le passage d’une sonde urinaire entraîne des risques d’infection, le diabète également).

Dans ce cas, il existe des envies d’uriner impérieuses, des brûlures en urinant, des urines troubles, parfois du sang dans les urines… Mais en cas de fièvre associée, il ne s’agit plus d’une simple infection urinaire, mais a priori, d’une prostatite. En effet, la prostate infectée devient inflammatoire, ce qui fait monter la température.

Les porphyries
Ces maladies génétiques rares héréditaires sont liées à une anomalie sur un gène. Elles entrainent un signe très particulier : les urines se colorent en rouge porto ou brun. Mais la coloration n’est pas immédiate, elle apparaît en général une demi-heure à une heure après la miction (acte d’uriner) après exposition à la lumière. Cela peut donc passer inaperçu !

Cette anomalie des urines, la porphyrie, survient par crises et elle est associée à des maux de ventre très importants, des nausées ou vomissements et des épisodes de diarrhée ou constipation. Elle peut également être associée à des troubles psychiques ou neurologiques.

Les maladies neurologiques
De nombreuses maladies neurologiques comme la sclérose en plaques (SEP), la maladie de Parkinson, des accidents vasculaires cérébraux, etc. peuvent entraîner des troubles urinaires. Pourquoi ? Parce que le bon fonctionnement de la vessie est contrôlé par le système nerveux au niveau du cerveau et de la moelle épinière. Une atteinte à n’importe quel niveau peut donc entraîner des difficultés urinaires, quelle que soit la maladie neurologique en cause.

Lorsque l’atteinte neurologique se situe au niveau du cerveau, les troubles observés sont la pollakiurie (envie très fréquente d’uriner), la nycturie (besoin d’uriner plusieurs fois la nuit), l’urgenturie (ou envie impérieuse d’uriner), ou encore l’incontinence urinaire (fuites urinaires par manque de contrôle).

Lorsque la moelle épinière est atteinte, la personne atteinte peut souffrir des mêmes symptômes avec en plus parfois des rétentions urinaires partielle ou complète.
A noter que les infections urinaires peuvent également augmenter en fréquence.

Le cancer du rein
Le cancer du rein n’entraîne souvent aucun symptôme. Il est donc découvert par échographie ou par des examens.

Cela dit, il peut se manifester par du sang dans les urines. C’est la raison pour laquelle il est toujours indispensable de pratiquer un bilan en cas de sang dans les urines. Cela d’autant plus que le saignement est dans ce cas souvent intermittent et totalement indolore. Ce n’est pas une raison pour le négliger !

Ainsi un cancer du rein peut parfois être détecté tôt, ce qui augmente les chances d’être traité plus facilement avec le moins de séquelles possible.

Calculs urinaires
Lorsque des calculs se trouvent dans les reins ou les voies urinaires, des signes anormaux se manifestent. On peut observer des signes urinaires tels que des envies d’uriner très fréquentes (pollakiurie), des brûlures en urinant, la présence de sang dans les urines, des urines infectées (troubles, à odeur forte), le tout associé à des douleurs lombaires irradiant souvent vers la zone génitale et souvent des troubles digestifs (nausées, vomissements, constipation). Mais parfois, il existe des calculs n’entraînant que peu ou pas de signes.

Le cancer de la prostate
Le cancer de la prostate ne provoque au début aucun signe particulier. C’est pour cela que le dépistage existe. Cependant, chez certains hommes il peut entraîner des signes urinaires lorsqu’il devient un peu plus volumineux.

Ces symptômes sont les suivants : un besoin d’uriner fréquent, surtout la nuit, une urgenturie (envie d’uriner impérieuse), des difficultés à commencer ou arrêter d’uriner, des douleurs ou des brûlures en urinant, un jet d’urine faible ou lent ou encore qui s’interrompt par moments, une sensation de vessie mal vidée après avoir uriné, la présence de sang dans l’urine, une nécessité de pousser pour réussir à uriner, une difficulté à commencer à uriner, une difficulté à contrôler la vessie (incontinence).

Cela peut être accompagné de signes non urinaires, en particulier des signes sexuels (sang dans le sperme, éjaculation douloureuse notamment).

Cependant, à notre époque, le diagnostic de cancer de la prostate est souvent fait avant que n’apparaissent tous ces signes.

C’est surtout après une chirurgie de la prostate qu’un homme peut avoir des difficultés urinaires, surtout au début, avant que la cicatrisation ne soit complète. Il s’agit souvent d’une incontinence urinaire à l’effort, mais elle est souvent passagère. Des signes sexuels à type de dysfonction érectile y sont souvent associés au moins dans un premier temps.

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