Alors que Nicolas Sarkozy a adoubé Gérald Darmanin en vue de l’élection présidentielle de 2027, le ministre des Transports, Clément Beaune, estime qu’il reste beaucoup à faire d’ici là pour « éviter l’extrémisme ».
Gérald Darmanin tiendra le 27 août sa rentrée politique dans son fief du Nord, à Tourcoing. Seront réunies pour l’occasion environ 400 personnes de tous horizons, dont 90 parlementaires issus de la majorité. Si le ministre du Travail, Olivier Dussopt, sera bien présent à cet « après-midi de réflexion », d’autres membres de l’exécutif ont pourtant été laissés sur la touche, à l’image du ministre des Transports, Clément Beaune, qui confirme ne pas avoir été convié.
« Je n’ai pas prévu d’y aller, je ne crois pas que ce soit envisagé », a indiqué le ministre des Transports au micro de franceinfo, ce lundi. Si celui-ci salue le fait que « des initiatives politiques et des débats » soient organisés dans la majorité, Clément Beaune estime pourtant qu’il « ne faut pas perdre le sens du collectif et de l’unité » au sein du Gouvernement. « Il y a des sensibilités et façons de s’exprimer différentes », a souligné le ministre des Transports, rappelant que son « histoire politique n’est pas celle d’autres ministres comme Gérald Darmanin ».
Une « guerre de succession »
Alors que le ministre de l’Intérieur entend prouver sa capacité à rassembler au-delà des clivages, celui-ci semble d’ores et déjà se tourner vers 2027. « Ce qui m’intéresse, ce n’est plus de regarder ce qu’il s’est passé en 2017 et 2022. Ce qui m’inquiète maintenant, c’est ce qui se passera en 2027 », avait ainsi confié le locataire de Beauvau au Figaro, le 13 août. L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy a lui-même souhaité à Gérald Darmanin d’accéder à la présidence, estimant qu’il pourrait bien devenir le successeur d’Emmanuel Macron.
Face à cet adoubement, Clément Beaune « espère » que la guerre de succession « n’est pas lancée ». S’il reconnaît à Gérald Darmanin le « droit » et la « responsabilité » de se projeter vers l’avenir, le ministre des Transports estime que « la réussite de 2027, éviter l’extrémisme et le populisme, passe par ce [qui est] réussi maintenant ». « Il faut bien agir en 2023, 2024, 2025 et 2026. C’est ça qui me préoccupe. Il reste encore 80 % du temps de mandat », conclut ainsi Clément Beaune.
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