Bombardements meurtriers en Ukraine et en Russie, Moscou à nouveau la cible de drones

Des bombardements meurtriers se sont produits mercredi en Ukraine et en Russie, où Moscou a par ailleurs été pour le 6e jour consécutif la cible de drones, tandis que la guerre va entrer dans son 19e mois.

L’armée russe a poursuivi ses frappes nocturnes sur le sol ukrainien, où trois civils ont été tués près de Lyman, dans la région de Donetsk (est), selon les autorités locales.

A Romny, dans la région de Soumy (nord-est), quatre personnes ont péri dans une attaque de drone qui a touché le bâtiment d’une école, ont affirmé les secours.

En outre, la Russie a une fois encore visé les installations portuaires ukrainiennes d’Izmaïl (sud) sur le Danube, la principale voie des exportations de produits agricoles ukrainiens depuis que Moscou a mis fin en juillet à un accord sur les céréales. Des silos à grains et des entrepôts ont été endommagés, selon le parquet.

Les frappes russes répétées sur des ports maritimes et fluviaux ukrainiens ont détruit « 270.000 tonnes de céréales » en un mois, a à cet égard affirmé mercredi le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov.

 

Enfin, l’armée ukrainienne a abattu neuf drones de type « Shahed-136/131 » en provenance de la côte est de la mer d’Azov, ont signalé les Forces de défense du sud de l’Ukraine sur Telegram. 

– Sixième jour –

Les soldats russes, qui occupent des pans entiers de l’est et du sud du territoire ukrainien, font face à une contre-offensive qui touche également des régions frontalières.

Ainsi, un engin explosif lâché par un drone a provoqué la mort de « trois civils » à Lavy, un village de la région russe de Belgorod, a écrit sur Telegram le gouverneur Viatcheslav Gladkov.

Ces appareils, dont l’envoi est attribué à Kiev, pénètrent de plus en plus souvent et toujours plus profondément en Russie. Si ces engins sont généralement neutralisés, sans faire de victimes ni de gros dégâts, les incidents se multiplient. Ainsi, Moscou a fait face à de tels drones pour le sixième jour consécutif.

Mercredi à l’aube, un drone est arrivé jusque dans le centre de la capitale russe avant d’être « neutralisé par des moyens de guerre électronique » et de heurter un bâtiment en construction dans le quartier d’affaires de Moscou City, a annoncé le ministère russe de la Défense.

Au niveau d’une arête d’un gratte-ciel, une fenêtre apparaissait détruite et les vitres autour noircies, a constaté une photographe de l’AFP, cependant que des policiers bouclaient le périmètre.

Deux autres engins ont, quant à eux, été détruits, sans que les débris fassent de victimes, par la défense antiaérienne à Mojaïsk et à Khimki, à respectivement 12 et quelque 20 kilomètres du centre de Moscou, selon le ministère de la Défense.

Et une fois encore, le trafic aérien aux aéroports internationaux Domodedovo, Cheremetievo et Vnoukovo a été brièvement interrompu.

Les régions frontalières russes font également régulièrement face à des incursions armées, des attaques généralement revendiquées par des unités de Russes opposés au Kremlin engagées pour l’Ukraine. Lundi, c’est la région de Briansk qui a été attaquée, un assaut repoussé, ont assuré les services de sécurité russes (FSB).

– Faibles avancées ukrainiennes –

Ces attaques ayant visé le sol russe sont intervenues en pleine contre-offensive ukrainienne pour libérer les régions occupées.

De hauts responsables ukrainiens soulignent qu’il s’agit d’une opération longue, complexe et meurtrière, les gains territoriaux étant limités depuis juin et des critiques se faisant entendre, particulièrement chez les Occidentaux, quant à la faiblesse des avancées.

L’Ukraine réclame à ses alliés occidentaux encore plus d’aide militaire pour pouvoir réussir à enfoncer les lignes ennemies, les troupes russes ayant bâti une puissante défense, en particulier avec des pièges antichars et des champs de mines.

Après une mini-tournée européenne au cours de laquelle il a obtenu la promesse de la livraison dans les mois à venir d’avions de combat F-16, le président Volodymyr Zelensky accueillait un autre allié à Kiev, le Premier ministre finlandais, Petteri Orpo, dont le pays, voisin de la Russie, a rejoint l’Otan après l’invasion de l’Ukraine.

Vladimir Poutine a pour sa part assisté par visioconférence à un sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) auquel il n’a pas pu se rendre, étant visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale.

Une fois encore, à un moment où l’invasion qu’il a ordonnée entrera jeudi dans son 19e mois, le président russe en a rejeté mardi la faute sur les Occidentaux, jugeant qu’Américains et Européens l’ont commencée en soutenant une révolution pro-occidentale en 2014.

« Nos actions en Ukraine sont dictées par une chose : la volonté de mettre fin à la guerre déclenchée par l’Occident et ses satellites en Ukraine », a-t-il dit.

 AFP

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