Aux États-Unis, le premier débat de la primaire républicaine en vue de la prochaine présidentielle eu lieu entre huit candidats sur le plateau de la chaine Fox News. Un était absent : le grand favori de cette primaire, Donald Trump.
L’ancien président a refusé de participer, il s’estime suffisamment en avance dans les sondages et considère que son bilan à la Maison Blanche parle pour lui. Sans lui, ses adversaires ont donc débattu et aucun candidat ne s’est vraiment distingué
Durant le débat, il n’y a pas eu de gagnant évident et aucun moment n’a semblé de nature à changer la dynamique actuelle. Finalement, sans gagnant, le vainqueur : c’est Trump, résume une commentatrice. Une séquence a tout de même marquée lorsque Bret Baier, le journaliste de Fox News, a demandé aux candidats qui, parmi eux, soutiendraient encore l’ancien président même s’il était condamné ? Cinq sur les huit ont levé la main.
Aucun des huit candidats n’a donc réussi à se poser en alternative crédible à Trump. Au centre de l’estrade, son premier poursuivant, distancé de 40 à 50 points dans les sondages, n’a pas convaincu. Ron DeSantis était peu visible, peu à l’aise, et les autres candidats n’ont même pas jugé nécessaire de l’attaquer, contrairement au troisième homme de cette campagne, le jeune entrepreneur national populiste Vivek Ramaswamy, qui veut couper tous les financements militaires des États-Unis à l’Ukraine.
« Vous n’avez aucune expérience en politique étrangère et ça se voit », lui a lancé l’ancienne ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Nikki Haley, la seule femme sur l’estrade ce soir.
À l’Angry Elephant (« Elephant en colère », en français), un bar texan, les Américains ont suivi le débat. Pour eux, Donald Trump a eu raison de ne pas se prêter à l’exercice du débat. « C’est bien joué. Il est en avance dans les sondages alors pourquoi servir de chair à canon ? », estime l’un d’eux.
Donald Trump domine l’espace médiatique
De son côté, Donald Trump a occupé l’espace médiatique d’une autre manière. Avec une contre-programmation plutôt réussie. Cinq minutes avant le début du débat, la vedette populiste Tucker Carlson diffusait sur Twitter son interview de Trump pré-enregistrée. En trois heures, la vidéo atteignait quasiment les 100 millions de vues.
« Pourquoi n’êtes-vous pas au débat à Milwaukee ? », lui demande Tucker. « Je domine les sondages avec cinquante points d’avance, alors je passe mon tour, répond Trump. Pourquoi irais-je me faire harceler pendant deux heures par des gens qui ne devraient même pas se présenter ? », dit-il.
Trump qui n’a pas manqué de qualifier une fois de plus ses quatre inculpations de « connerie complète ». En tout cas, ce jeudi, le favori de la primaire doit se rendre aux autorités de la prison d’Atlanta dans le cadre de son inculpation pour avoir tenté d’annuler sa défaite électorale en Géorgie en 2020. Et Trump le sait, il dominera alors à nouveau tout l’espace médiatique et fera oublier tous ses concurrents.
RFI