Face aux spéculations, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé ce jeudi 24 août 2023 que Kiev n’avait « rien à voir » avec la mort présumée du patron de Wagner, Evguéni Prigojine.
Face aux doutes, Kiev l’assure : l’Ukraine n’a « rien à voir » avec le crash de l’avion en Russie qui aurait vraisemblablement coûté la vie au chef de Wagner. Mercredi 23 août 2023, un avion s’est écrasé à 200 kilomètres de Moscou, avec à son bord, 10 personnes – sept passagers et trois membres d’équipages. Aucune d’entre elles n’a survécu. Selon les autorités russes, Evguéni Prigojine ainsi que son bras droit, Dmitri Outkine, feraient tous deux partie des victimes.
Le Kremlin visé par des soupçons
Il est pour l’heure difficile de connaître les circonstances exactes du crash. Des incertitudes qui nourrissent les spéculations sur un éventuel assassinat du chef de Wagner. Mais l’Ukraine assure n’avoir aucune responsabilité sur ce crash. « Ce qui est sûr, c’est que nous n’avons rien à voir avec cette situation. Je pense que tout le monde comprend qui est concerné », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky ce jeudi 24 août en conférence de presse, sous-entendant une responsabilité du Kremlin. Pour le conseiller ukrainien Mykhaïlo Podoliak, le crash de cet avion est un « signal » envoyé par le président russe aux élites de son pays « avant les élections de 2024 ». Et d’ajouter sur X : « Vladimir Poutine ne pardonne à personne ».
About Prigozhin: It is worth waiting for the fog of war to disappear… Meanwhile, it is obvious that Putin does not forgive anyone for his own bestial terror. Exactly the one that nullified him in June 2023. And he was waiting for the moment. It is also obvious that Prigozhin…
— Михайло Подоляк (@Podolyak_M) August 23, 2023
Une piste évoquée aussi du côté de Berlin et de Washington. « Ce n’est pas un hasard que le monde entier regarde maintenant vers le Kremlin quand un ex-proche de Poutine en disgrâce tombe littéralement subitement du ciel deux mois après avoir tenté une rébellion », a indiqué ce jeudi la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock. « Peu de choses se passent en Russie sans que Poutine n’y soit pour quelque chose », a souligné Joe Biden.
« Des doutes raisonnables »
Le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, a estimé, de son côté, qu’existaient « des doutes raisonnables » sur « les conditions » du crash aérien. Mais il n’a pas explicitement évoqué la marque du Kremlin. Prigojine est avant tout « l’homme des basses œuvres de Poutine. Ce qu’il a commis est indissociable de la politique de Poutine qui lui avait confié la responsabilité de mener ces exactions à la tête du groupe Wagner », a assuré le porte-parole.