Une professeure d’histoire et de philosophie de 56 ans a été licenciée par la justice italienne pour son incompétence chronique et ses absences répétées. Elle aurait été absente pendant 20 ans sur les 24 ans de sa carrière dans l’éducation nationale.
Originaire de Reggio Calabria, en Calabre, la professeure a travaillé dans plusieurs lycées du nord de l’Italie. Mais elle n’a pas laissé un souvenir impérissable à ses élèves qui ont dénoncé son manque de professionnalisme et de connaissances.
Selon le quotidien italien La Repubblica repris par Ouest France, c’est en 2017 que la supercherie a été découverte. Les élèves ont remarqué que l’enseignante se trompait souvent sur leurs noms, qu’elle ne leur parlait d’aucun auteur et qu’elle leur donnait des notes élevées (9 ou 10/10) pour éviter qu’ils se plaignent. Elle était aussi très souvent absente et remplacée – et fournissait à chaque fois un certificat médical à l’établissement.
Alerté par ces signalements, le rectorat a lancé une inspection qui a conduit au licenciement de la professeure pour “incompétence permanente et absolue”. Mais l’enseignante n’a pas accepté cette sanction et a entamé une longue bataille judiciaire pour la contester.
Une bataille judiciaire perdue
Après avoir obtenu l’annulation de son licenciement en première instance, la professeure a vu sa sanction confirmée en appel puis par la Cour de cassation, fin juin dernier. La plus haute juridiction italienne a estimé que l’enseignante avait fait preuve d’un “comportement gravement préjudiciable à l’institution scolaire et aux élèves”.
Lors de la dernière audience, la Cour de cassation a révélé que la professeure avait cumulé un total de 20 années d’absence sur ses 24 ans de service avec 100 justifications différentes et 67 certificats d’arrêts maladie entre 2001 et 2021. Elle aurait aussi menti sur sa formation en se présentant comme une journaliste publiciste et en revendiquant divers diplômes en piano, criminologie, thérapie animale, histoire de la médecine ou encore en santé mentale de l’adolescence selon le quotidien Il Messaggero.
Contactée par nos confrères de La Repubblica, la mise en cause a annoncé qu’elle allait “reconstituer la vérité des faits de cette histoire absolument unique et surréaliste”. Elle a toutefois refusé de fournir des justificatifs à la presse – et n’a accepté de les montrer qu’à ses anciens collègues.
L’affaire a suscité l’indignation du ministre de l’Éducation italien, Giuseppe Valditara, qui a déclaré à La Stampa que le ministère allait multiplier les efforts afin de s’assurer du professionnalisme de son corps professoral. Face à une telle dérive, il a aussi promis qu’il allait renforcer les contrôles sur les certificats médicaux et les absences des personnels scolaires afin d’éviter qu’une telle situation ne se reproduise.
jdg