RDC : des sanctions américaines contre des responsables impliqués dans des violences

MONUSCO peacekeeper training FARDC soldiers in Kibati defense line, the 1st of September 2012. © MONUSCO/Sylvain Liechti

Les Etats-Unis ont annoncé jeudi une série de sanctions à l’encontre de responsables de groupes armés actifs dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) mais également de responsables militaires, accusés de « contribuer à l’escalade du conflit » dans la région.

Selon un communiqué du département du Trésor, l’escalade a débuté fin 2021, avec après la prise de contrôle d’une partie du territoire de la province du Nord-Kivu, frontalière avec le Rwanda, par la milice M23, que les Etats-Unis accusent d’être soutenue par le gouvernement rwandais.

Le mouvement du M23 a entraîné une intensification des combats avec l’armée congolaise ainsi que que d’autres groupes armés, parmi lesquels Les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), composés de combattants Hutus réfugiés en RDC et dont les Etats-Unis estiment qu’elles ont « collaboré avec plusieurs officiers de l’armée » congolaise.

Les sanctions visent donc trois responsables des FDLR, un commandant en second du M23, un colonel de l’armée congolaise mais également un général de brigade des Forces de défense rwandaises, dont des unités « sont entrées sur le territoire congolais et apporté un soutien au M23, qui dispose de connexions de long terme avec le gouvernement rwandais ».

Les sanctions annoncées prévoient notamment le gel des avoirs détenus aux Etats-Unis par les personnes visées ainsi que l’interdiction pour tout citoyen ou entité américaine d’échanger avec l’un ou l’autre. L’interdiction concerne également tout soutien matériel, via des vivres, de biens ou de services, à destination des personnes concernées.

L’est de la RDC, en proie depuis près de trois décennies aux conflits, connaît une recrudescence d’attaques contre des civils par des groupes armés et milices, entraînant des déplacements de populations.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a indiqué début août que « depuis mars 2022, plus de 3,3 millions de personnes ont été déplacées dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu en raison de la violence armée, portant le nombre total de personnes déplacées dans ces trois provinces à 5,6 millions ».

Quelque 27 millions de personnes – soit plus d’un quart de la population totale de la RDC – sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et 2,8 millions d’enfants souffrent de grave malnutrition, indique la Commission.

Le pays est aussi confronté à des épidémies récurrentes, de choléra, de rougeole et d’Ebola notamment. L’Unicef a indiqué vendredi que 21.400 cas de choléra avaient été signalés dans la seule province du Nord-Kivu, dont 8.000 enfants.

afp

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