Mondiaux d’athlétisme. « Il est têtu, mais il a du recul sur lui-même », explique le coach de Mayer

Kevin Mayer a abandonné avant la troisième épreuve du décathlon, lors des Mondiaux d’athlétisme à Budapest, ce vendredi 25 août. Son coach, Alexandre Bonacorsi, était content qu’il n’aille pas plus loin. La décision d’arrêter a été facile à prendre, assure-t-il.

Il n’y a pas eu de miracle ce vendredi 25 août. Diminué à cause d’une douleur au tendon d’Achille gauche, Kevin Mayer a abandonné avant la troisième épreuve du décathlon, lors des Mondiaux d’athlétisme à Budapest. Il avait déjà abandonné lors des derniers championnats d’Europe, en août 2022 (cette fois à l’issue du 100 m, la première épreuve).

Son coach, Alexandre Bonacorsi, était content que Mayer comprenne qu’il était temps de s’arrêter, ce vendredi, après deux épreuves (100 m en 10’’79 et longueur à 7,25 m). Entretien.

« Son corps est enflammé mais pas cassé »

Quelle est votre première réaction après l’abandon de Kevin Mayer ?

Je suis content qu’il ne soit pas allé aussi loin qu’à Doha dans la douleur (Mondiaux, 2019, abandon à la 8e épreuve, la perche). Il sort de ces championnats en état. Pas en très bon état, mais en état. On ne repart pas sur de la guérison, des soins, de la réathlétisation pendant plusieurs mois… Son corps est enflammé mais pas cassé.

La décision d’abandonner a-t-elle été facile à prendre ?

Oui. Ça a été assez simple. De toute façon, il y a le prisme des Jeux olympiques à Paris dans onze mois. Je sais qu’il comptait sur nous, ses proches, pour l’arrêter en temps voulu. Ça a été le cas facilement.

Avez-vous craint qu’il ne vous écoute pas ?

Non. Même si, sur le coup, il aurait pu dire « Je continue », cinq minutes après il se serait ravisé. Il est têtu, mais il a très vite du recul sur lui-même.

« C’était judicieux de le tenter »

Il a quand même voulu démarrer ce décathlon voué à l’échec…

Le tendon d’Achille, on ne maîtrise pas quand la douleur arrive, quand elle repart… On a tout fait pour qu’il arrive le mieux possible ce matin (vendredi 25 août), ce n’était pas assez.

Ça valait le coup d’y aller, quand même ?

Oui je pense. Il apprend encore sur lui-même, c’est une expérience, un nouveau gros championnat. Il y a toujours des enseignements à tirer. Et il ne repart pas cassé dans tous les sens, c’est le principal. Pour moi c’était judicieux de le tenter.

La suite, c’est quoi ?

Du repos et des soins légers pour récupérer tranquillement. Même s’il n’a fait que deux épreuves, il en a demandé beaucoup à son corps.

Il venait à Budapest pour valider son ticket pour les Jeux olympiques. Il va falloir qu’il termine un décathlon dans les prochains mois pour être à Paris…

Ces derniers jours, j’ai déjà commencé secrètement à chercher des compétitions dans l’hémisphère sud : en décembre (Australie) ou février (Nouvelle-Zélande). Et peut-être en avril aux États-Unis. Mais le plus tôt possible dans la saison sera le mieux car on sait tous que Kevin aime bien se qualifier tôt pour avoir le temps de voir venir.

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