C’est désormais officiel, Evguéni Prigojine se trouvait bien à bord de l’avion qui s’est écrasé en Russie, dont le crash n’a fait aucun survivant
La mort du patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont l’avion s’est écrasé mercredi en Russie, a été confirmée par l’expertise génétique, a annoncé dimanche le Comité d’enquête russe.
En orchestrant un soulèvement de son groupe paramilitaire Wagner en juin en Russie, Evguéni Prigojine est passé de figure de premier plan du conflit en Ukraine, au statut d’ennemi juré de Vladimir Poutine
À l’issue des « expertises génétiques moléculaires », il a été établi que les identités des dix victimes dont les corps ont été retrouvés après le crash, « correspondent à la liste » des passagers et des membres d’équipage de l’avion, parmi lesquels figurait Evguéni Prigojine et son bras droit, Dmitri Outkine, ex-officier d’une unité spéciale du renseignement militaire et commandant opérationnel de Wagner, figuraient sur cette liste.
Moscou dément l’ordre d’assassinat
Les enquêteurs n’ont rien dit pour l’heure des pistes examinées, n’évoquant ni la thèse de l’accident, ni celle d’une bombe, d’un missile sol-air ou d’une erreur de pilotage.
De leur côté, les Occidentaux ont pointé du doigt le chef de l’Etat russe, deux mois après la rébellion avortée du patron de Wagner, mais sans fournir de preuves à ce stade.
Dès l’annonce du crash de l’avion dont le chef des milices Wagner figurait sur la liste des passagers, tous les regards se sont tournés vers le Kremlin, tant les précédents d’opposants liquidés sont légion.
Pour sa part, le Kremlin a démenti avoir ordonné d’assassiner Evguéni Prigojine, qualifiant de «spéculations» ces insinuations. Le plus proche allié de Moscou, le président de la Biélorussie Alexandre Loukachenko, a soutenu le Kremlin en affirmant «ne pas pouvoir imaginer» le président russe donnant l’ordre d’assassiner le patron de Wagner.
“De véritables héros”
Depuis le crash de l’avion, des habitants de différentes villes russes où le groupe Wagner avait ses centres d’entraînement, de Novossibirsk (Sibérie occidentale) à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), viennent déposer des fleurs sur des mémoriaux improvisés à Evguéni Prigojine, signe de la popularité du chef de guerre auprès de certains.
A Moscou, un mémorial improvisé, composé de drapeaux, de fleurs et de portraits de Prigojine, a été érigé, non loin du Kremlin. Prigojine et Outkine «resteront dans notre histoire comme de véritables héros», témoignait un homme vêtu d’un T-Shirt orné d’une grande lettre «Z», symbole de l’opération russe en Ukraine.
SudOuest