Un portrait, ce matin, celui d’une activiste climatique suédoise qui a décidé de casser les pieds de Greenpeace.
Histoire réjouissante racontée hier par le quotidien britannique The Guardian, celle d’une jeune suédoise de 18 ans, Ia Aanstoot, aux faux airs d’Hermione Granger, la petite sorcière d’Harry Potter. Une émule de Greta Thunberg qui a participé aux “grèves de l’école” contre le changement climatique.
Pas une nouveauté, nous sommes nombreux à constater que la pression antinucléaire de Greenpeace en Allemagne a surtout poussé à rouvrir des centrales au gaz et au charbon. Ce qui est nouveau, c’est que la contestation vient de la jeune garde écolo.
Ia Anstoot a décidé d’agir avec les armes de Greepeace.
C’est savoureux. Elle a lancé d’abord une campagne de com’, exactement comme le fait la multinationale de l’écologie, avec de jeunes activistes de cinq pays européens. La campagne s’appelle “Cher Greenpeace”, et elle urge l’ONG a « d’abandonner son opposition démodée et non scientifique à l’énergie nucléaire ». ça frappe fort, il ne manque que le OK Boomer pour finir d’atomiser les rentiers de l’écologie. Mais la suite n’est pas mal non plus.
Ia Aanstoot et ses amis vont chercher Greenpeace sur un autre de ses terrain de prédilection, la guerrilla judiciaire.
Affaire du siècle, procès contre les États pour inaction climatique, ça c’est du Greenpeace tout craché. Ia Aanstoot et ses amis ont appris des plus grands. Ils ont demandé à la Cour de justice de l’UE de les reconnaître comme des « parties intéressées » dans la prochaine bataille juridique que Greenpeace a engagé contre l’Europe et sa taxonomie verte, qui inclut le nucléaire comme énergie éligible aux financements de transition. Si le tribunal approuve la demande, la jeune suédoise et d’autres militants pro-nucléaires pourront témoigner en faveur de l’énergie nucléaire, contre Greepeace.
Ia Aanstoot met le doigt sur un constat très juste concernant Greenpeace.
Oui, quand elle dit que « Greenpeace est coincé dans le passé , les années 70, avec sa lutte contre une énergie nucléaire propre et sans carbone, une position intenable alors que le monde brûle. “J’ai l’impression, dit elle, qu’être antinucléaire est une question d’identité pour ces écologistes plus âgés. Il est temps pour eux d’évoluer, comme les scientifiques du Giec qui considèrent le nucléaire comme un outil vraiment important. »
Cruelle jeunesse. Greenpeace base la plupart de ses campagnes de levées de fonds sur l’antinucléarisme, c’est comme un réflexe, c’est même, cyniquement, une question de survie économique. La grosse machine se fait secouer la poussière par la jeune génération.
Conclusion : on peut donc être très vert et très favorable au nucléaire.
Oui, ça s’appelle être rationnel. C’est ce qu’Ia Aanstoot et ses amis sont : des écologistes rationnels qui savent choisir des priorités. Ça rend optimiste. Surtout que ce n’est plus si rare. Les verts finlandais sont ouvertement pro nucléaires. L’ancienne porte-parole d’Extinction Rebellion au Royaume Uni, Zion Lights, est devenue une des plus flamboyantes défenseuses de l’atome.
Bon, chez nous, l’évolution n’a pas encore eu lieu chez les Verts, ils semblent même répliquer tous les travers datés de Greenpeace. Même si Cécile Duflot, ancienne patronne du mouvement a fait une révélation le week-end dernier sur France Inter. Elle était désormais “ agnostique” sur le nucléaire. On n’est pas encore sorti de l’attitude religieuse sur le sujet, mais on peut y voir quand même un début de prise de conscience.
europe1