La pollution de l’air est un défi majeur, à l’échelle mondiale. Comment est-elle mesurée et quels sont ses impacts sur notre santé et notre espérance de vie ? Est-elle équitablement répartie dans le monde ?
La pollution de l’air, ou pollution atmosphérique, représente un problème mondial de santé publique, majeur et grandissant. Les nouvelles données communiquées par l’Institut de politique énergétique de l’université de Chicago (Epic) sont particulièrement inquiétantes.
Comment la qualité de l’air est-elle mesurée ?
Les auteurs utilisent l’indice de qualité de l’air pour évaluer la pollution atmosphérique. Cet indice est abrégé par AQI pour Air Quality Index en anglais. Il prend en compte les taux de différents polluants atmosphériques et ceux-ci sont pondérés en fonction de leur impact sur la santé humaine. Par exemple, le benzène est toxique à un très faible taux (1 microgramme/m3) tandis que l’ozone n’est toxique qu’à partir de 100 microgrammes/m3. Plus l’AQI est élevé, plus l’air est pollué.
Les enseignements des dernières données
Les auteurs sont formels : la qualité de l’air que nous respirons diminue chaque année et cela a un impact sur notre espérance de vie. Par exemple, si la pollution de l’air aux particules fines se situait en deçà des limites fixées par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), chaque personne verrait son espérance de vie augmenter de 2,3 ans.
Cet impact sur l’espérance de vie est aussi important que celui de la consommation de tabac. Il est supérieur à celui de la consommation d’alcool ou à celui de la consommation d’eau non potable. Plus intéressant encore, il est cinq fois supérieur à l’impact des accidents de la route sur l’espérance de vie des personnes.
IL EST IMPOSSIBLE DE SE PROTÉGER INDIVIDUELLEMENT DE LA POLLUTION DE L’AIR.
Comment la pollution de l’air est-elle répartie dans le monde ?
La pollution de l’air est répartie de manière très inégale dans le monde. En particulier, six pays concentrent une grande majorité de la pollution aux particules fines, les plus dangereuses. Il s’agit du Bangladesh, de l’Inde, du Pakistan, de la Chine, du Nigeria et de l’Indonésie. C’est une injustice, d’autant plus criante que les personnes concernées ne disposent quasiment pas de moyens individuels de limiter leur exposition comme pour l’alcool ou le tabac.
L’explication de ces inégalités
En Afrique par exemple, seulement 4,9 % des pays disposent de normes concernant la qualité de l’air. C’est pourtant la base d’une politique d’assainissement de l’air respiré par les populations. Les pays en voie de développement ne s’intéressent pas encore suffisamment à ce sujet. Les rejets polluants ne sont pas convenablement réglementés. La situation est particulièrement critique en Asie du Sud-Est.
Pour lutter de manière coordonnée et mondiale contre le VIH, la tuberculose ou le paludisme, il existe des fonds mondiaux importants. Ce n’est pour le moment pas le cas pour la qualité de l’air alors que l’impact sanitaire est colossal.
Il existe néanmoins de données encourageantes. La Chine connaît des niveaux de pollution atmosphérique importants, mais ceux-ci ont diminué de moitié depuis 2013, grâce à une politique d’assainissement de l’air menée par le gouvernement.
FUTURA