Les prix de 5000 références, environ un quart d’une grande surface, devront «ne plus bouger ou bouger à la baisse», a expliqué le ministre de l’Économie. Les négociations entre industriels et distributeurs vont aussi être ouvertes plus tôt que prévu.
Face à l’inflation persistante dans les rayons des supermarchés, le gouvernement dévoile de nouvelles mesures. Invité au journal de 13 heures de France 2 ce jeudi, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé que les acteurs de la grande distribution et de l’industrie agroalimentaire sont parvenus jeudi matin à un accord pour «casser définitivement la spirale des prix».
D’abord, les négociations commerciales qui doivent déterminer les prix de l’ensemble des produits en rayon se tiendront à l’automne, et même «dès septembre», plutôt que de décembre à mars comme le prévoit la loi. Cette mesure était demandée de longue date par les distributeurs, qui souhaitent répercuter le plus rapidement possible les baisses de prix des matières premières aux consommateurs. Elle doit permettre de voir «des baisses de tarifs dès le mois de janvier 2024». «Nous passerons par un texte législatif», a-t-il ajouté.
En outre, les prix de 5000 références devront «ne plus bouger ou bouger à la baisse» dès aujourd’hui, a expliqué le ministre de l’Économie, ajoutant que des contrôles seront réalisés par la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF). «C’est beaucoup mieux» que les 1500 produits concernés jusqu’ici, a-t-il dit. Les industriels et les distributeurs mettent actuellement au point la liste précise de ces 5000 produits qui devraient être connus dans les prochaines semaines.
Enfin, les distributeurs devront répercuter «obligatoirement et immédiatement» dans les rayons les baisses de prix consenties par les industriels et ne pas les reporter pour grossir leurs marges. Là aussi, la DGCCRF opérera des contrôles réguliers pour s’assurer de la bonne application de cette mesure.
Le ministre s’en est par ailleurs pris nommément à certains industriels agroalimentaires étrangers, accusés de ne pas prendre leur part face à l’inflation. Il a ainsi cité le cas de «Pepsico», «Unilever» et «Nestlé». A contrario d’autres industriels ont été salués par Bruno Le Maire pour avoir «joué le jeu». Ainsi du spécialiste des pâtes «Barilla» et du géant des huiles alimentaires «Avril».
Cette prise de parole intervient alors que l’Insee publiait, quelques heures plus tôt, des chiffres de l’inflation en légère hausse au mois d’août, enrayant la dynamique de reflux constatée ces derniers mois. Selon cette première estimation, la hausse générale des prix a atteint 4,8% durant le mois qui s’achève contre 4,3% en juillet. Les statisticiens expliquent ce phénomène par un léger sursaut des prix de l’énergie en août et la fin des soldes le 31 juillet.
L’inflation alimentaire, qui concerne directement la grande distribution et les industriels de l’agroalimentaire, continue pour sa part à ralentir pour le cinquième mois consécutif (11,1% en août contre 12,7% un mois plus tôt).
AFP