Dans une récente interview accordée au Point Afrique, Antoine Glaser, un spécialiste reconnu des relations internationales en Afrique, dresse un bilan critique de la relation franco-africaine à la lumière des récents coups d’État sur le continent.
Selon lui, la France a manqué de vision stratégique et a échoué à s’adapter aux évolutions du continent, laissant ainsi émerger de nouveaux acteurs. Glaser pointe du doigt les insuffisances de la politique africaine menée par Emmanuel Macron, qui n’a pas réussi à donner une nouvelle impulsion aux relations franco-africaines et voit son influence reculer face à de nouveaux concurrents.
Un recul face à de nouveaux concurrents :
Selon Antoine Glaser, la France n’a pas su anticiper l’émergence de nouvelles puissances concurrentes en Afrique, telles que la Chine, la Turquie et la Russie. Ces pays ont réussi à consolider leur présence sur le continent, remettant en question la position dominante de la France. La politique africaine française manque d’une vision claire et d’une doctrine adaptée à un environnement géopolitique en constante évolution.
La politique africaine française à la croisée des chemins :
Les récents coups d’État militaires survenus dans d’anciennes colonies françaises, tels que le Mali, le Burkina Faso et plus récemment le Niger, témoignent de la fragilité des modèles démocratiques soutenus par la France. Antoine Glaser évoque une « situation de frustration amoureuse » entre la France et ses anciens partenaires africains, où les aspirations démocratiques peinent à s’imposer. Cette situation remet en question l’approche défendue par Emmanuel Macron et souligne les difficultés à maintenir une relation équilibrée et mutuellement bénéfique.
L’échec de la politique africaine d’Emmanuel Macron :
Antoine Glaser estime qu’Emmanuel Macron n’a pas réussi à donner une nouvelle impulsion à la politique africaine française. Sa stratégie, qui se voulait novatrice, apparaît aujourd’hui comme un échec, n’ayant pas permis de redresser la tendance du déclin relatif de l’influence française sur le continent. La promotion du modèle démocratique français se heurte aux réalités complexes des pays africains, où les coups d’État militaires persistent.
Un revers supplémentaire au Gabon :
Le coup d’État survenu au Gabon peu après la réélection contestée du président Ali Bongo symbolise selon l’interviewé un nouveau revers pour la politique africaine menée par Emmanuel Macron. Alors que la France voit son influence diminuer, de nouveaux acteurs émergent sur la scène africaine. L’incertitude entourant le sort du président Ali Bongo, avec la fusillade ayant visé sa résidence, reflète les tensions et les bouleversements que connaît le pays.
L’interview d’Antoine Glaser met globalement en lumière les lacunes de la politique africaine française, qui n’a pas su anticiper les évolutions du continent ni s’adapter aux nouvelles réalités. L’absence de vision stratégique et de renouvellement des relations avec les pays africains a entrainé un recul d’influence de la France, face à des concurrents tels que la Chine, la Turquie et la Russie. La relation franco-africaine apparaît aujourd’hui fragilisée, avec des modèles démocratiques en difficulté et des partenaires africains en quête de nouvelles approches et de partenariats plus équilibrés.
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