Une importante vente d’objets ayant appartenu à la légende du rock, Freddie Mercury, sont mis à vente à Londres, mercredi. Parmi les milliers d’articles qui s’apprêtent à être adjugés, le piano du chanteur, des brouillons de chansons ou son jukebox.
Manuscrits des tubes de Queen, meubles, tableaux, bibelots, des milliers d’objets ayant appartenu à Freddie Mercury sont vendus aux enchères à partir de mercredi soir chez Sotheby’s à Londres.
Parmi les pièces maîtresses de la vente de mercredi, qui sera suivie par deux autres enchères en salle en plus de trois ventes en ligne, le piano du chanteur britannique mort du sida en 1991 à l’âge de 45 ans.
C’est l’instrument sur lequel Freddie Mercury a quasiment tout composé, à partir de « Bohemian Rhapsody », selon Gabriel Heaton, de chez Sotheby’s. À la recherche d’un piano à la hauteur de ses ambitions, tout en trouvant sa place dans le salon du petit appartement où il vivait alors avec Mary Austin, l’artiste l’a acheté en 1975 pour un millier de livres sterling après des semaines de recherches.
Ce Yamaha G2 quart de queue était traité par le musicien avec un « respect absolu », selon Mary Austin, héritière de Freddie Mercury. Plus que comme un instrument, il le considérait comme « une extension de lui-même, son véhicule de créativité ». Signe de respect s’il en fallait, « il ne fumait jamais au piano ou ne laissait un verre dessus » et faisant en sorte que tout le monde agisse de même, selon Mary Austin, « le piano était toujours impeccable ».
Sotheby’s l’estime entre deux et trois millions de livres sterling (2,3 – 3,5 millions d’euros).
Dans la demeure de Freddie Mercury, il était accompagné d’un tabouret deux places garni de soie, datant des années 1920-1930, que Freddie Mercury avait acheté en 1977 chez Harrods. Il est également mis en vente.
Le manuscrit de « Bohemian Rhapsody »
Le titre aurait pu s’intituler « Mongolian Rhapsody », selon les 15 pages de ce brouillon sur le papier à l’effigie d’une compagnie aérienne aujourd’hui disparue, « British Midland Airways » portant le calendrier de l’année 1974.
Ce manuscrit au crayon à papier et stylo à bille – huit pages sont consacrées aux paroles, sept aux harmonies musicales – permet d’appréhender le processus de création de l’artiste.
Ce manuscrit est estimé entre 800 000 et 1,2 million de livres sterling (930 000 à 1,4 million d’euros).
La couronne et la cape
Freddie Mercury les a portés pendant la tournée The « Magic Tour », où Queen a rempli des stades en 1986.
La couronne, avec ses quatre arches, son calot de velours pourpre et sa fausse hermine, est conçue pour ressembler à celle de Saint-Edouard utilisée lors du couronnement des monarques britanniques.
La cape, avec ses fleurs de lys, ses 3,27 mètres de long, est quant à elle inspirée de celles du couronnement de Napoléon.
L’ensemble était porté par Freddie Mercury au moment du « God Save The Queen » de Brian May qui concluait chaque concert de cette tournée, qui fut la dernière du groupe avec son chanteur, jusqu’à sa dernière apparition sur scène, le 9 août 1986.
Sotheby’s a publié une estimation entre 60 000 et 80 000 livres sterling (70 000 à 93 000 euros).
Le recueil de poésie
Datant de 1964, année ou la famille de Freddie Mercury a fui Zanzibar à cause de la révolution pour s’installer à Londres, ce livre de poèmes porte les commentaires de l’adolescent « Fred Bulsara » (son vrai nom étant Farrokh Bulsara).
On y trouve ses commentaires et jugements – « idées plutôt bonnes » – annotations et dessins, ainsi qu’un poème de sa propre composition au stylo à bille noir.
Il est estimé entre 800 et 1 200 livres sterling (925-1 390 euros) et proposé lors d’une vente en ligne qui s’achève le 12 septembre.
Le jukebox
Le magnifique jukebox Wurlitzer de 1941 que le chanteur avait acheté pour la cuisine de sa maison, est chargé de 24 disques 78 tours comme « Hallelujah I Love Her So » de Ray Charles, « Rit It Up » de Little Richard et « Shake, Rattle and Roll » de Bill Haley.
Estimé entre 15.000 et 25.000 livres sterling (17.000-29.000 euros).
L’ensemble des objets mis en vente se trouvait dans la maison de Freddie Mercury, Garden Lodge, située dans l’ouest de Londres. La porte de la propriété, verte et saturée de graffitis de fans notamment après sa mort, est aussi à acheter.
Le tout est mis en vente par Mary Austin, amie proche avec qui il a même été un temps fiancé, dont Freddie Mercury avait fait son héritière.
« Mary Austin a vécu avec la collection » et s’en est « occupée pendant plus de trois décennies » à Garden Lodge où elle vivait, déclarait le mois dernier à l’AFP Gabriel Heaton, spécialiste livres et manuscrits chez Sotheby’s.
« Ca n’intéressait pas » Freddie Mercury « d’avoir un musée de sa vie, mais il adorait les enchères », au point d’être un habitué chez Sotheby’s. Mary Austin pense que l’artiste aurait « adoré » cette vente, a-t-il poursuivi.
france24