L’oncle de Mahsa Amini arrêté en Iran avant le premier anniversaire de sa mort

Plusieurs organisations kurdes de défense des droits humains ont alerté de la disparition de Safa Aeli, l’oncle de Mahsa Amini, la jeune Iranienne morte lors de sa détention par la police des mœurs en Iran il y a un an. L’homme de 30 ans, détenu dans un lieu inconnu, a été arrêté mardi à Saqqez dans la région du Kurdistan iranien par les autorités iraniennes, d’après les mêmes sources kurdes. 

L’étau se resserre encore un peu plus autour des proches des victimes de la répression en Iran. À l’approche des un an de la mort de Mahsa Amini, la famille de la jeune kurde iranienne, décédée le 16 septembre après son arrestation par la police des mœurs, n’est pas épargnée. Les autorités iraniennes ont arrêté mardi 5 septembre, l’oncle de Mahsa Amini, selon l’organisation kurde de défense des droits humains, Hengaw.

Safa Aeli, 30 ans, a été interpellé par les forces de sécurité dans sa ville natale de Saqqez, située dans la région du Kurdistan iranien. Il est détenu dans un lieu inconnu, ont indiqué Hengaw, et le réseau pour les droits de l’Homme au Kurdistan, basé en France, dans des communiqués séparés.

Selon Hengaw, les forces iraniennes ont investi la demeure de Safa Aeli en dehors de tout mandat. Plusieurs réseaux d’activistes ont fait savoir que Saqqez était placée sous haute surveillance sécuritaire à quelques jours de l’anniversaire de la mort de Mahsa Amini.

Des caméras de sécurité sur la tombe de Mahsa Amini

Des caméras ont notamment été installées autour de la tombe de la jeune femme pour dissuader tout rassemblement en sa mémoire.

La mort en détention de Mahsa Amini, après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour non respect de la stricte tenue vestimentaire islamique a déclenché en Iran des mois de manifestations violemment réprimées.

Au lendemain de sa mort, des milliers de personnes avaient convergé vers ce même cimetière de Saqqez lors de ses funérailles le 17 septembre. Des femmes avaient agité leurs voiles et des slogans appelant à la mort du Guide suprême avaient été entonnés ce jour-là, marquant le départ des premières manifestations de colère du mouvement « Femme, vie, liberté ».

Quarante jours après sa mort, le 26 octobre, des milliers de personnes s’étaient rassemblées une nouvelle fois dans la ville kurde en direction du cimetière. Une manifestation sévèrement réprimée. Des récits ont fait état de tirs à balles réelles des forces de sécurité et d’arrestations. 

Contraindre les famille au silence

Des organisations pour les droits humains, dont Amnesty international, accusent le gouvernement iranien de mettre en œuvre une répression accrue avant la date anniversaire de la mort de Mahsa Amini.

Des membres des familles de protestataires tués pendant la contestation ont été arrêtés et interrogés pour les contraindre au silence et empêcher de nouvelles manifestations, selon ces sources.

Le père de Mohammad Mehdi, un des hommes pendus ces derniers mois en lien direct avec les manifestations, ferait notamment partie des personnes arrêtées, selon ces sources.

Depuis un an, de nombreuses Iraniennes défient le pouvoir en se dévoilant, le port du voile étant un des piliers de la République islamique d’Iran. Selon les activistes, la répression a fait des centaines de morts et des milliers de personnes ont été arrêtées.

AFP

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