En Tunisie, arrestation de deux dirigeants d’Ennahdha

Depuis l’incarcération du chef du parti d’opposition, Rached Ghannouchi en avril dernier, les autorités ont fermé les antennes du mouvement dans tout le pays.

Deux dirigeants du parti islamo-conservateur tunisien Ennahdha, bête noire du président Kaïs Saïed, ont été interpellés le 5 septembre au soir, près de cinq mois après l’arrestation du chef historique du mouvement Rached Ghannouchi.

Les deux dirigeants arrêtés sont Mondher Ounissi, président par intérim d’Ennahdha depuis l’incarcération de Ghannouchi, et le chef de son conseil consultatif, Abdelkarim Harouni, a précisé le parti dans des communiqués publiés sur sa page Facebook.

Dénonçant ce qu’il considère comme une tentative du pouvoir de « dénigrer le mouvement et ses dirigeants », Ennahdha a affirmé que ces arrestations visaient à détourner l’attention de la grave crise socio-économique que traverse la Tunisie.

Opposants derrière les barreaux
Un autre dirigeant d’Ennahdha, Hamadi Jebali, a été entendu par la police en lien avec des nominations dans l’administration auxquelles il avait procédé lorsqu’il était à la tête du gouvernement, avant d’être laissé en liberté.

Rached Ghannouchi, 81 ans, a été arrêté le 17 avril et placé sous mandat de dépôt à la suite de déclarations dans lesquelles il avait affirmé que la Tunisie serait menacée d’une « guerre civile » si les partis de gauche ou ceux issus de l’islam politique comme le sien, y étaient éliminés. Le 15 mai, il a été condamné à un an de prison pour « apologie du terrorisme » dans le cadre d’une autre affaire.

Depuis début février, les autorités ont incarcéré plus de 20 opposants et des personnalités parmi lesquelles des ex-ministres et des hommes d’affaires. Ghannouchi est le plus célèbre d’entre eux.

jeuneafrique

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