L’ONU lance un outil de surveillance de l’exploitation des «gigantesques» volumes de sable

C’est la ressource la plus utilisée après l’eau. Et comme l’eau, son avenir pose question. Le sable est-il menacé par la surexploitation ? C’est ce que croit l’ONU. Elle lance une plateforme pour mieux documenter l’extraction de sable dans les océans. Une activité qui menace non seulement des écosystèmes entiers, mais aussi notre propre mode de vie.

50 milliards de tonnes de sables sont puisées chaque année dans l’environnement. L’extraction de ce matériau a atteint des proportions « gigantesques ». Mais ce chiffre colossal est tout à fait proportionnel à la place qu’a prise cette ressource dans nos vies, explique Pascal Peduzzi du Programme des Nations unies pour l’environnement : « Vos écoles, vos hôpitaux, vos routes, les barrages hydro-électriques, les éoliennes, les panneaux solaires, le verre… En fait, toute notre société dépend du sable comme matériau de construction. »

Un peu plus de 10 % du sable extrait par l’homme provient des océans. La Chine, les États-Unis, mais aussi la Belgique et les Pays-Bas sont parmi les pays qui ont le plus de navires extracteurs, sortes de gros aspirateurs géants qui raclent le fond des mers à la recherche de sédiments. Avec les conséquences que l’on imagine pour l’environnement.

Et pour la sauvegarde de la ressource qui pourrait très vite faire défaut : « La Belgique a déjà vu qu’il lui restait 80 années de volume de sable à disposition et une extraction comme actuellement. On va en avoir beaucoup besoin pour se protéger contre l’élévation du niveau des mers. Donc ça va être un matériau très intéressant pour l’adaptation au changement climatique. »

Faute de réglementation internationale sur le commerce et l’exploitation de sable, les Nations unies ont mis au point une plateforme qui permet de suivre à la trace les navires extracteurs. Pour pouvoir mieux évaluer les stocks disponibles. Et aussi, pointer du doigt les mauvaises pratiques.

rfi

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