Le village de Dinangourou au MALI encerclé par des groupes armés

Militants of The Movement for the Salvation of Azawad listen to instructions at a waypoint while patrolling along the Mali-Niger border in the deserted area in the Meneka region in Mali during an anti jihadist patrol on February 5, 2018. (Photo by Souleymane AG ANARA / AFP)

Le village de Dinangourou est coupé du reste du monde depuis plus d’une quarantaine de jours. Dinangourou est assiégé par des hommes en armes. Comme ce fût le cas à Farabougou, dans la région de Ségou, l’an dernier.

\La localité située dans le centre du pays, subit depuis le 02 mai dernier, la loi des groupes armés qui l’encerclent et empêchent ainsi ses habitants de vaquer librement à leurs occupations quotidiennes.

Les ressortissants de Dinangourou à Bamako ainsi que les associations des jeunes de la région de Mopti (centre) s’organisent pour alerter les autorités et pour apporter de l’aide à leurs proches vivant dans la zone.

Selon nombre d’observateurs, ce sont les hommes de la Katiba Macina d’Amadou Kouffa qui seraient à l’origine de cet embargo sur le village de Dinangourou et de ses 10.000 habitants qui sont désormais privés de tout.

« Nos parents sont entrain de souffrir de cet embargo. Parce que depuis le 02 mai jusqu’à ce jour, personne ne rentre, personne ne sort. Et lorsque tu tentes de t’évader, on te bat à sang. Il y’a pas mal de nos frères qui ont été enlevés, certains battus et laissés pour morts » , témoigne à Bamako, Souleymane Goro, un natif de Dinangourou qui se dit bouleversé par la situation qui y prévaut.

Parcours du combattant

Dans ces conditions, s’alimenter devient un parcours du combattant. C’est ce que raconte Amadou Aya, un autre natif de Dinangourou basé dans la capitale.

« Cela veut dire aujourd’hui que c’est seuls les stocks qui sont sur place que les gens sont en train d’utiliser. Sinon il n’y a pas de ravitaillement. Personne n’y entre, personne n’y sort. Les rares personnes qui sortent, ce sont les jeunes qui nuitamment bravent la mort. Et s’ils sont rattrapés, ils sont à la merci des terroristes. Parmi eux, certains parviennent à s’échapper, mais toujours au péril de leurs vies. »

Initiatives

Face à la gravité de la situation, les initiatives se multiplient en faveur d’une levée de l’embargo. Selon Adama Djongo, le président du collectif des associations des jeunes de la région de Mopti,

« Les populations ressortissantes de la zone qui sont installées dans la ville de Koro (centre du Mali) se sont retrouvées. Elles ont d’abord voulu faire une marche pour exprimer leur désarroi, leur désapprobation. Cela a été finalement transformé en une rencontre au cours de laquelle, le préfet a été saisi, les autorités militaires locales ont également été saisies. »

Plusieurs sources indiquent que les négociations locales seraient en cours actuellement entre les autorités coutumières et religieuses de Dinangourou et les groupes armés.

Contactées par la DW, les autorités de Bamako n’ont pas donné suite à notre demande d’interview.

Source: DW.COM

1 Commentaire

Laisser un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

You may like