L’épisode de chaleur tardif se poursuit en France

La chaleur s’est installée dans l’Hexagone pour plusieurs jours, avec des températures inhabituelles pour une semaine de rentrée des classes et qui pourront atteindre jusqu’à 37°C jeudi, a fait savoir mercredi Météo-France.

A 16H00, le mercure affichait 29°C à Brest, 34°C à Paris, Tours, Clermont-Ferrand et Nantes, 32°C à Toulouse et Bordeaux, indique le service de météorologie.

La tendance sera similaire jeudi, avec des maximales comprises « entre 23 et 28 degrés sur le littoral de la Manche, 29 à 34 degrés sur le reste du pays, voire 35 à 37 degrés du Poitou au Centre », précise Météo-France.

Quarante-cinq départements seront placés en vigilance jaune canicule et trois en vigilance jaune orage, dans une zone comprise entre la Seine-Maritime, le Jura, le Tarn-et-Garonne et la Gironde, selon le bulletin de Météo-France de 16H00.

Cet épisode de chaleur intervient en pleine rentrée des classes, alors que de nombreux bâtiments scolaires en France sont inadaptés au changement climatique. Des écoles ont pris les devants, comme l’école primaire Jean Zay à Rennes, qui a demandé aux parents de « fournir une gourde et une casquette » à leurs enfants.

Même message au collège Honoré de Balzac à Paris, où les enfants sont invités à boire au « minimum 1,5 litre par jour », à éviter « les activités sportives intenses lors des fortes chaleurs » et à porter « un chapeau ou une casquette lorsqu’ils sont en récréation ».

A Bourges, où le mercure avoisinait mercredi 36°C, la mairie rénove ses 43 écoles et végétalise leurs cours. Dans les cinq établissements déjà rénovés et végétalisés, « on gagne 5 à 7°C », indique le maire Yann Galut à l’AFP.

Les horaires des services municipaux en extérieur sont aménagés pour « exposer le moins possible les personnels à la chaleur », avec par exemple le passage des services de voirie entre 06H00 et 15H00, explique encore l’élu. Quant aux centres nautiques, leur fréquentation atteint « des chiffres de plein été ».

– Bouteilles d’eau –

La préfecture de la Sarthe, où se déroulera samedi la 2e édition du GP Explorer, course automobile réunissant des célébrités d’internet avec 60.000 spectateurs attendus, a demandé la constitution de stocks de bouteilles d’eau.

En Gironde, ces chaleurs tardives interviennent en période de vendanges. « Hier il faisait 45°C au soleil. (…) Comme on n’arrose pas et qu’il fait très chaud, les grains de raisin se flétrissent », explique à l’AFP Emmanuelle Bordeille, vigneronne de 49 ans qui dirige une propriété de 20 hectares à Saint-Aignan.

« Sur mes vignes, le sol est un peu craquelé, les feuilles retournées (par la chaleur) », décrit-elle. « Il y a un dérèglement du climat: j’appartiens à la quatrième génération et quand j’étais jeune, les étés, on parlait de canicule quand il faisait 30°C. Aujourd’hui, 30°C, ça va ! »

« C’est malheureusement totalement en cohérence avec le réchauffement climatique », constate Christine Berne, climatologue chez Météo-France. « Une vague de chaleur en septembre n’est pas quelque chose de nouveau en soi, mais cette chaleur est plus intense et elle peut durer plus longtemps ».

Cette situation s’explique par un phénomène de blocage dit en « oméga », de la forme de la lettre grecque, avec une remontée d’air très chaud en provenance du Sahara vers la France, « encadrée par deux zones fortement dépressionnaires », à l’origine de pluies torrentielles en Grèce, en Bulgarie, en Turquie ou encore en Espagne, indique Christine Berne à l’AFP. Ces précipitations ont fait plusieurs morts.

Cette remontée d’air chaud s’accompagne de poussières sahariennes, entraînant mercredi une alerte à la pollution aux particules fines PM10 dans les départements du Loir-et-Cher, Indre et Indre-et-Loire, ainsi que dans le Finistère.

Un pic de pollution à l’ozone, souvent issu de la combinaison entre trafic routier, fortes chaleurs et absence de vent, était attendu en Ile-de-France mercredi et jeudi.

L’année 2023 devrait être probablement la plus chaude de l’Histoire, a fait savoir mercredi l’observatoire européen Copernicus, avec des températures mondiales moyennes les plus élevées jamais mesurées durant l’été (juin-juillet-août).

AFP

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