Une étude de Santé Publique France s’est penchée sur la règle du “zéro alcool” durant la grossesse

Les Français semblent avoir bien intégré la recommandation du “zéro alcool” pendant la grossesse, même si quelques progrès restent à faire, comme le montre une étude de Santé Publique France.

Parce qu’il comporte des risques pour le bon développement du fœtus, l’alcool est fortement déconseillé chez la femme enceinte. En France, le principe de précaution a amené les autorités de santé à recommander le “zéro alcool” pendant toute la grossesse, dès que l’on se sait enceinte.

Ce lundi 5 septembre, l’organisme Santé Publique France a publié, dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire, les résultats d’une étude menée entre 2004 et 2020. Au total, 1 000 personnes de 15 ans et plus, représentatives de la population française, ont été interrogées sur leurs connaissances au sujet de cette règle du “zéro alcool” durant la grossesse.

Verdict : cette recommandation semble désormais bien ancrée dans l’esprit des Françaises et des Français, puisque 91 % des personnes sondées la connaissaient en 2020, soit une progression de 10 points entre 2004 et 2020. Et presque la moitié des sondés (46 %) déclarent qu’il existe un risque dès le premier verre (+22 points).

Mais le tableau n’est pas encore complètement parfait, puisque l’étude indique que la part de celles et ceux qui déclarent qu’un verre pour les grandes occasions ne comporte pas de risque est encore de 25 %. Certes, ils étaient 48 % à penser cela en 2004, mais c’est encore trop au vu du risque pour le bébé à naître.

Car malgré de nombreuses études sur le sujet, la communauté scientifique n’est pas parvenue à donner une dose minimale acceptable et/ou un moment où l’alcool n’aurait aucune influence. En bref, le risque zéro n’existant pas, s’abstenir de consommer de l’alcool quand on est enceinte demeure le mieux à faire pour la santé du bébé à naître (Source 2).

De la nécessité de continuer à sensibiliser
“Malgré des améliorations, il existe encore un écart entre la connaissance du « zéro alcool pendant la grossesse » et les perceptions des niveaux de consommation à risque pour des faibles quantités. Il apparaît nécessaire de continuer à communiquer auprès d’un public large”, estime Santé Publique France en conclusion.

Notons que Santé Publique France s’était déjà penché sur la question, lors d’une enquête menée entre 2014 et 2015. Il était alors question, non pas de la connaissance des Français du zéro alcool durant la grossesse, mais des premières concernées, les femmes enceintes. Basée sur l’analyse de discussions sur des forums, cette étude avait montré une attitude paradoxale : une connaissance du risque mais aussi des entorses à cette règle, notamment durant le premier trimestre, pour “se faire plaisir” ou “ne pas s’empêcher de vivre”.

Les discussions portaient également sur la consommation d’alcool avant de se savoir enceinte, certaines femmes s’inquiétant des conséquences d’avoir bu, souvent plus que de raison, alors que leur grossesse débutait. Santé Publique France avait alors estimé que des campagnes de prévention à destination des femmes ayant un projet de grossesse seraient de bon ton afin d’éviter toute conséquence fâcheuse de cette consommation en tout début de grossesse.

Rappelons que le principal risque pour le bébé d’une consommation d’alcool durant la grossesse est le syndrome d’alcoolisation fœtale, qui désigne toutes les répercussions (physiques, cognitives et comportementales) liées à l’exposition à l’alcool pendant la grossesse. Dysmorphie faciale, retard de croissance, troubles neurologiques, retard mental et difficultés d’apprentissage de l’enfant peuvent découler d’une consommation d’alcool chez la femme enceinte.

santemagazine

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