Les intelligences artificielles investissent chaque jour un peu plus l’univers musical. Le faux titre des chanteurs canadiens Drake et The Weeknd, réalisé grâce à une intelligence artificielle, a été soumis pour examen aux Grammy Awards, les prestigieuses récompenses de l’industrie musicale américaine, rapporte Variety.
Le morceau « Heart on my Sleeve », écrit par le créateur anonyme Ghostwriter977, est « absolument éligible puisqu’il a été écrit par un humain », a déclaré Harvey Mason Jr., le PDG de la Recording Academy, l’organisme organisateur des Grammys, dans une interview au New York Times.
Distinctions pour les auteurs
Le morceau, qui simule des échanges au sujet de l’actrice Selena Gomez – avec laquelle The Weeknd a récemment eu une courte histoire – pourra être récompensé au titre de meilleure chanson rap de l’année et de meilleure chanson de l’année, confirme un proche de Ghostwriter977 au quotidien américain. Ces distinctions concernent les auteurs des morceaux, par opposition aux interprètes vocaux.
Les règles des Grammys stipulent également que, pour être éligible, le morceau doit répondre à l’exigence d’une disponibilité commerciale et « d’une large diffusion d’un enregistrement, disponible dans tout le pays via les magasins physiques, les détaillants en ligne tiers et/ou des services de streaming ».
Or, il avait été supprimé de Spotify et Apple Music en avril pour violation des droits d’auteur, sur demande de la maison de disques Universal Music Group, qui représente les deux artistes. Mais la chanson avait été ensuite largement diffusé sur les réseaux sociaux et en streaming. Un véritable casse-tête d’un point de vue commercial.
En France, la chanson mêlant sonorités rap et hip-hop était devenue virale mi-avril : mise en ligne dans une vidéo sur TikTok, le titre avait généré quelque 15 millions de vues en 48 heures. Ces derniers mois, l’intelligence artificielle s’est fait une place de choix dans le monde de la musique en reproduisant à la perfection les voix de nombreux artistes, comme Angèle ou John Lennon.
Ces créations interrogent sur l’avenir de l’industrie musicale : certains posant la question des dérives juridiques et d’autres louant les promesses en termes de création musicale.
leparisien