Face au tollé à Saintes, l’ARS renonce à l’insecticide controversé pour éradiquer le moustique-tigre

Aedes albopictus Mosquito. Super macro close up a Mosquito sucking human blood Moustique tigre

Confrontée à une fronde inédite, l’ARS Nouvelle-Aquitaine s’engage à trouver une autre solution que l’emploi de la deltaméthrine pour lutter contre le moustique-tigre.

La deltaméthrine – un puissant insecticide – ne sera finalement pas employée à Saintes (Charente-Maritime) contre le moustique-tigre. Ainsi en a décidé l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine suite à la mobilisation d’élus et de citoyens ces derniers jours.

Une campagne de démoustication devait être menée mercredi matin dans le secteur de la gare où une personne porteuse d’une maladie virale (dengue, chikungunya ou zika) contractée à l’étranger avait séjourné voilà deux semaines. Mais l’opération a été annulée face à la présence d’une trentaine de manifestants. Tous dénonçaient l’utilisation de cet insecticide et le manque d’information délivré aux populations, « un insecticide controversé non sélectif et qui tue le vivant, dangereux pour les abeilles et le milieu aquatique », selon ses détracteurs.

Une première pour l’ARS qui n’avait jusque-là jamais rencontré une telle opposition. Plus de 80 campagnes de démoustication ont été menées en Nouvelle-Aquitaine depuis le début de l’année – dont deux autres mercredi à Saujon et Saint-Pierre-d’Oléron. « Les normes de sécurité sont respectées. Les dosages sont raisonnés – 1 gramme par hectare. Cet insecticide est même disponible dans le commerce et utilisé par de nombreux citoyens », affirme Laurent Flament le directeur départemental de l’ARS en Charente-Maritime.

Des pièges moins efficaces
Cet établissement public réfléchit désormais à l’emploi d’autres méthodes à Saintes et confirme renoncer localement à la deltaméthrine. « On pourrait utiliser des pièges mais ceux-là ne ciblent que les moustiques et non leurs larves. C’est moins efficace », regrette Laurent Flament. L’opération devrait être conduite « d’ici la fin de la semaine », précise-t-il en soulignant l’importance d’éviter la propagation d’un éventuel virus et « les formes graves » liées à ces maladies.

Renaud Boyer, l’apiculteur à l’origine de cette mobilisation saintaise, se félicite de son côté de l’abandon de la deltaméthrine. Il appelle désormais à « une concertation » avec les élus et associations avec l’objectif de préserver au mieux la biodiversité saintaise.

AFP

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