L’ancien opposant à Ali Bongo Ondimba, Raymond Ndong Sima, a été nommé ce 7 septembre Premier ministre de la transition. Il avait déjà occupé ce poste en 2012 et 2013.
Le nom était très attendu des Gabonais. Il est finalement tombé ce 7 septembre dans l’après-midi : Raymond Ndong Sima a été choisi pour être le Premier ministre de la transition gabonaise, débutée après le renversement d’Ali Bongo Ondimba le 30 août dernier. Cette nomination est le fruit d’un accord entre le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et l’opposition.
Raymond Ndong Sima doit prendre dans les prochains jours la tête d’un gouvernement d’ouverture, qui devrait faire la part belle aux cadres d’Alternance 2023. Cet économiste de 68 ans, originaire du Woleu-Ntem, avait envisagé de se présenter à la présidentielle du 26 août dernier, avant de se ranger derrière Albert Ondo Ossa. Ndong Sima – déjà candidat face à Ali Bongo Ondimba au scrutin de 2016 – proposait alors de « remettre à plat la Constitution » et de réformer les institutions, ce qui devrait être sa principale mission à la primature.
Depuis le coup d’État du 30 août, Raymond Ndong Sima avait plusieurs fois fait part de son soutien au CTRI et à Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a prêté serment comme président de la transition le 4 septembre dernier. Lors de la cérémonie, le futur Premier ministre était d’ailleurs présent, aux côtés d’autres membres de la plateforme d’opposition Alternance 2023, Paulette Missambo ou Alexandre Barro-Chambrier.
Une mission : les élections
Ces derniers – qui pourraient occuper d’autres postes importants de la transition – étaient d’ailleurs eux aussi régulièrement cités parmi les prétendants à la primature. Mais c’est Raymond Ndong Sima qui a donc finalement été désigné. Il s’était désolidarisé d’Alternance 2023 ces derniers jours, souhaitant reprendre son indépendance – en partie en raison des dissensions au sein de l’organisation après l’arrestation de Mike Jocktane à la frontière avec la Guinée équatoriale.
Reste désormais à savoir quelle sera la feuille de route du nouveau Premier ministre. Conformément aux engagements de Brice Clotaire Oligui Nguema, il aura à travailler à l’élaboration d’une nouvelle constitution – qui devra être approuvée par référendum – et à une révision du code électoral. Ces deux préalables remplis, il s’agira alors d’organiser de nouvelles élections – dont une présidentielle très attendue – dans un délai jugé raisonnable.
Selon les dernières informations disponibles à Libreville, un chronogramme doit être établi, en collaboration avec la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), qui a donné un maximum d’une année au Gabon pour un retour du pouvoir à des autorités civiles. Mais aucun engagement n’a encore été officiellement pris par le président Oligui concernant la durée de la transition.
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