SYNDROME D’ALCOOLISATION FŒTALE: 27% DES FEMMES CONTINUENT DE BOIRE DURANT LEUR GROSSESSE, SELON UNE ÉTUDE

Une femme est sur le point d'accoucher, le 07 mars 2008 à la maternité associative à but non lucratif des Bluets à Paris. Le personnel de cette maternité doit manifester le 08 mars prochain contre une éventuelle "augmentation considérable de l'activité" risquant de déboucher sur une "usine à bébés". Une "nouvelle restructuration" prévoit, selon les personnels, "10 à 20 suppressions de postes" sur 170 et une "augmentation considérable de l'activité, avec en particulier un objectif de 3.000 naissances en 2009 au lieu des 2.600 prévues", après 2.300 en 2007 et 1.850 en 2006, "et une diminution de la durée de séjour à trois jours", contre quatre ou cinq actuellement. AFP PHOTO JEAN AYISSI

L’association Saf France, dans une récente étude, alerte sur la consommation d’alcool chez les femmes enceintes en France. Un comportement aux « effets irréversibles » sur la santé de l’enfant à naître.

« Zéro alcool pendant la grossesse », une règle loin d’être toujours suivie. Une nouvelle étude OpinionWay commandée par Saf France (l’association luttant contre le syndrome d’alcoolisation fœtale et des troubles causés par l’alcoolisation fœtale), et relayée par nos confrères du Parisien, indique que 27% des femmes en France continuent de boire de l’alcool lors de leur grossesse, tout en se sachant enceintes.

Dans le détail, 5% d’entre elles reconnaissent même consommer de l’alcool plus d’une fois par mois et 4% avouent boire plus d’une fois par semaine. Des disparités géographiques sont aussi notables: en Île-de-France, elles sont 38% à confier continuer à boire lors de leur grossesse contre 7% par exemple à La Réunion.

« 15.000 enfants naissent chaque année avec des troubles causés par l’alcoolisation fœtale », rappelle le pédiatre Denis Lamblin, président de Saf France qui parle de « première cause de handicap mental d’origine non génétique ».

Santé publique France rappelle les « effets irréversibles » que provoque la consommation d’alcool sur la grossesse sur le bébé. Trouble des apprentissages, de l’adaptation du comportement, anomalie du visage, retard de croissance, handicaps ou malformations d’organes… L’exposition à l’alcool a des conséquences dramatiques et ce, quel que soit le seuil ou la fréquence de consommation.

« On ne sait pas aujourd’hui quelle est la quantité d’alcool qui est toxique pour l’enfant à naître. Il est donc recommandé de ne pas boire du tout d’alcool pendant votre grossesse », peut-on lire sur un récent dépliant de l’organisme de santé public, jugeant nécessaire de « continuer à communiquer auprès d’un public large » (entourage des femmes enceintes, professionnels de santé…) sur ce sujet.

La prise de conscience du risque de consommer de l’alcool lors d’une grossesse a toutefois progressé ces dernières années. Une étude publiée mardi par Santé publique France soulignait que 90% des personnes interrogées connaissaient la règle du « zéro alcool pendant la grossesse » contre 80% il y a une quinzaine d’années.

En outre, dans une précédente étude de Saf France, 54% de la population française reconnaissait en 2023 avoir déjà entendu parler du syndrome d’alcoolisation fœtale contre 49% en 2020.

Le 9 septembre prochain sera d’ailleurs la journée mondiale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale. L’association Saf France a déjà lancé le 9 août dernier sa septième édition du Safthon, une campagne visant à sensibiliser le grand public sur ce « fléau mondial évitable qui handicape à vie ».

BMFTV

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