L’acné est une maladie de peau courante, causée par la bactérie Cutibacterium acnes. Mais contre toute attente, celle-ci serait nécessaire au maintien d’une barrière cutanée en bonne santé.
Crèmes, compléments alimentaires ou encore antibiotiques, tout est bon pour se débarrasser des boutons. Cutibacterium acnes est la bactérie responsable de l’acné, cette maladie de peau qui survient chez 80% des adolescents, et qui parfois persiste à l’âge adulte. Causée la plupart du temps par une surproduction de sébum liée au dérèglement hormonal survenant à la puberté, l’acné se traduit par des éruptions cutanées sur le visage, le dos et/ou la poitrine.
Bénigne, elle peut cependant entraîner des souffrances psychologiques, ainsi qu’un manque de confiance en soi chez ceux qui en souffrent. C’est donc à force de traitements asséchants et fortement dosés en actifs que les jeunes adolescents tentent de s’en débarrasser, parfois en vain.
Pourtant, C. acnes est l’espèce bactérienne la plus répandue sur la barrière cutanée. Afin de comprendre son rôle, une équipe de chercheurs franco-américains a décidé d’étudier son fonctionnement. Leurs résultats, publiés dans la revue Science Advances, suggèrent que la bactérie n’a pas pour seul objectif de nous compliquer la vie…
Des substances bénéfiques pour la barrière cutanée
Mieux qu’un sérum de parapharmacie, C. acnes agit sur la production de différents lipides qui renforcent la barrière cutanée. Cette couche externe, aussi appelée l’épiderme, est essentielle, puisqu’elle protège la peau des agressions extérieures. En veillant à la bonne hydratation de la peau, elle régule la température, contrôle la perte d’eau, et empêche les microbes pathogènes (non-bénéfiques pour la peau) externes de s’introduire dans l’organisme.
Mais pour cela, l’épiderme a besoin de lipides, communément appelés « graisses », tels que les triglycérides, les céramides, le cholestérol, ou certains acides gras. Les chercheurs ont étudié le cycle de la bactérie chez la souris, puis sur la peau humaine atteinte d’acné, et montrent que C. acnes induit une augmentation de la production de ces « bons » lipides, en agissant en particulier sur les kératinocytes. Ceux-ci, au contact d’une molécule produite par la bactérie, vont se charger en lipides, et renforcer leur action anti-microbienne.
La fin de la guerre des boutons ?
Mais alors, si en produisant des lipides C. acnes renforce l’action anti-microbienne de la barrière cutanée, pourquoi est-elle également à l’origine de nos boutons ? Plusieurs réponses sont possibles. Les chercheurs suspectent de mauvaises interactions entre la bactérie et son hôte (la peau). En poursuivant les recherches, ils pourraient mettre en place des traitements capables de réguler ces interactions pour n’en conserver que les bénéfices.
Aussi, il n’est pas admis que C.acnes soit l’unique cause de l’acné, dont les origines sont variables et parfois encore floues. Une chose est sûre, pour ne pas aggraver l’apparence de la peau, il est important de préserver une barrière cutanée saine, en évitant d’abuser des produits asséchants !
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