Les muscles du corps produisent la chaleur du corps grâce à un mécanisme que des chercheurs australiens ont dévoilé dans une étude.
Les muscles du corps produisent la chaleur du corps grâce à un mécanisme que des chercheurs australiens ont dévoilé dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences américaine (Pnas).
Un canal spécifique qui n’existe pas chez les amphibiens et les reptiles
Pour se contracter, les cellules musculaires pompent tout le calcium de leur milieu intérieur dans un compartiment membranaire spécifique, le réticulum sarcoplasmique. Le signal nerveux provoque la libération de tout ce calcium dans la cellule, ce qui met en branle les protéines contractiles des fibres musculaires. Mais le réticulum sarcoplasmique fuit légèrement, montre l’équipe de Bradley S. Launikonis.
Cette fuite impose à sa pompe calcium de rester toujours active, au prix d’une dépense d’énergie permanente qui est comblée par les centrales énergétiques de la cellule, les mitochondries. C’est l’activité de ces dernières qui procure par la même occasion une source de chaleur à l’organisme.
Chez les amphibiens et les reptiles, cette fuite permanente de calcium n’existe pas et la température de leur corps ne peut donc pas rester constante. Les chercheurs ont identifié le canal calcium spécifique des mammifères à l’origine de la fuite, appelé le récepteur de la ryanodine.
Il était déjà soupçonné pour ce rôle, une mutation dans son gène ayant été impliquée dans des cas d’hyperthermie maligne, une maladie qui se révèle sous l’effet d’anesthésiants halogénés et caractérisée par une contraction musculaire généralisée mais aussi une forte élévation de la température corporelle.
Un mécanisme musculaire lié au maintien de notre température à 37°C
De plus, notre système nerveux peut accentuer la fuite de ce canal calcium dans les cellules musculaires quand nous ressentons le froid, ce qui augmente l’intensité du réchauffement avant l’étape plus radicale du frissonnement. Ce mécanisme permet le maintien de la température corporelle des mammifères à 37°C quelle que soit la température externe, et probablement celle à 40°C des oiseaux au métabolisme musculaire également plus élevé.
AFP