Des phénomènes mécaniques, comme le surpoids ou de mauvaises postures dues à des chaussures inadaptées, sont à l’origine des souffrances les plus courantes. Autre facteur aggravant : le stress. Explications.
Perdre du poids soulage la colonne vertébrale. On ne compte plus les études qui ont mis en évidence le lien entre obésité et mal de dos, voire le passage au stade chronique. Deux phénomènes ont été décrits. Le premier est mécanique. Pour aider à supporter le poids du corps, les vertèbres situées en haut de la colonne (cervicales) sont plus petites que les cinq dernières (lombaires).
À l’inverse, les disques intervertébraux sont plus épais à la base qu’au sommet. Or, en cas de prise de poids, la musculature abdominale se relâche et les forces de compression sur les disques sont plus élevées, ce qui entraîne une souffrance.
Le second phénomène, moins connu, est celui de l’inflammation. Les chercheurs ont établi que l’obésité abdominale est caractérisée par la présence d’un syndrome inflammatoire dit à bas bruit associé à la présence dans le sang de substances pro-inflammatoires (interleukines, adipokines…).
Or, toutes conduisent à détériorer plus rapidement le cartilage et donc les structures discales. Une destruction qui s’effectue très lentement par l’intermédiaire de nombreux types de cellules, notamment les macrophages et les lymphocytes T. Ces dernières infiltrent le tissu graisseux constitué d’adipocytes, les poussant à produire des molécules pro-inflammatoires, sources de complications métaboliques potentiellement graves (diabète, troubles cardiovasculaires…).
Lutter contre le stress
Si le stress est très souvent évoqué en cas de douleur chronique – parfois faute de trouver le vrai coupable -, les preuves sont indéniables pour la lombalgie. La Haute Autorité de santé a épluché la littérature scientifique pour établir ses recommandations en 2019. Pour elle, « le stress, la dépression, l’anxiété, une tendance à une humeur dépressive et le retrait des activités sociales » sont clairement en cause.
Ces facteurs augmentent le risque de passage à un stade chronique et donc celui d’incapacité prolongée car ils peuvent déclencher des tensions ou des contractions musculaires dans le dos. Le stress altère en effet la proprioception, cette perception souvent inconsciente de la position dans l’espace des différentes parties du corps. Mais ce n’est pas la seule cause : le stress entraîne la libération dans l’organisme de substances pro-inflammatoires qui, en cas de chronicité, favorisent les lombalgies.
C’est pourquoi les personnes stressées ont intérêt à pratiquer des techniques de relaxation comme la méditation ou l’hypnose, en complément d’une activité physique. Plusieurs études ont ainsi montré que la réduction du stress fondée sur la méditation avait une efficacité sur la douleur à court et long terme. Raison pour laquelle cette pratique, comme celle du yoga, est recommandée officiellement dans le traitement de la lombalgie aux États-Unis et au Canada.
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