Les présidents du Mexique et de la Colombie ont fustigé samedi 9 septembre « l’échec » de la guerre contre le trafic de drogue soutenu par les États-Unis, demandant une approche moins axée sur la répression. Un sommet consacré au problème de la drogue se tenait à Cali, avec une vingtaine de pays d’Amérique latine et des Caraïbes.
Le président colombien, Gustavo Petro, a profité de cette occasion pour présenter la politique qu’il compte mettre en place dans le pays, premier producteur mondial de cocaïne, pour éradiquer la culture et la consommation de drogue.
Le titre du document présenté par Gustavo Petro est le suivant : « Semer la vie, c’est bannir le trafic de stupéfiants ». En Colombie, les cultures de coca occupaient l’an dernier 230 000 hectares. En trois ans, l’exécutif compte éradiquer 90 hectares, dont 70 de manière volontaire, et permettre la transition vers des activités économiques légales de 50 000 familles, sur les 115 000 qui vivent du trafic de drogue.
Éliminer la dépendance des agriculteurs
Pour cela, le gouvernement veut éliminer la dépendance des agriculteurs, particulièrement les petits agriculteurs, et des régions, en y amenant des biens et des services publics et en créant des alternatives économiques légales. Les opérations de destruction se concentreront sur les grandes cultures, ou sur celles de petits agriculteurs qui ne jouent pas le jeu et augmentent leur production.
Mais pour vraiment « transformer le territoire », il faut toucher les gros acteurs du trafic, par la destruction des laboratoires, l’augmentation des saisies, le contrôle des produits chimiques utilisés pour produire la drogue, la lutte contre le blanchiment et la corruption. C’est là que le texte prévoit le renforcement de différents corps de police.
À noter aussi un volet prévention et soin, et un autre sur la lutte contre les dommages environnementaux causés par les produits chimique utilisés dans la production de drogues, qui polluent les terres et les rivières. Le plan est censé courir jusqu’en 2033.
RFI