G20: Emmanuel Macron juge les résultats du sommet «insuffisants» sur le climat

Le sommet du G20 s’est refermé à New Delhi, dimanche 10 septembre, sur des impressions très contrastées. C’est un succès pour l’Inde, qui a réussi à obtenir un consensus sur la déclaration finale. Mais sur le climat comme sur la guerre russe en Ukraine, les positions affichées ont déçu. Durant la conférence de presse de clôture du sommet, le président français Emmanuel Macron est revenu sur ces points.

Avant de prendre la direction du Bangladesh, Emmanuel Macron a pris la parole à l’issue de ce 18e sommet du G20. Pour la France, un pays qui soigne sa relation avec l’Inde et qui dit avoir participé activement à la préparation du sommet, cette édition 2023 a été une réussite. Le président français a d’ailleurs insisté sur le projet de corridor entre l’Europe et l’Asie du Sud-Est via l’Inde, auquel la France s’est étroitement associée, rapporte notre envoyée spéciale à New Delhi, Dominique Baillard.

Le premier résultat concret de ce G20 pour la France, c’est d’abord l’octroi à l’Union africaine d’un statut de membre à part entière (voir encadré). Mais sur le climat, le président Macron veut plus d’ambition. « C’est insuffisant », a jugé le chef d’État, qui se dit « très préoccupé de l’esprit qui commence à régner, y compris d’ailleurs au sein des membres du G20, sur la question du climat ».

« J’alerte tout le monde, nous n’y sommes pas », a-t-il insisté. Emmanuel Macron souhaite qu’une date de sortie du charbon et des énergies fossiles soient enfin avancées : il a parlé de 2030 pour le premier et « bien avant 2050 » pour les secondes. Paris aimerait que les membres du G20 fassent preuve de plus d’ambition pour réduire leurs émissions.

Sur l’Ukraine, Emmanuel Macron considère que la Russie n’a pas remporté de « victoire diplomatique », contrairement à ce que laisse entendre Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lequel représentait Vladimir Poutine et a parlé d’une victoire pour le Grand Sud. Pour la France, le G20 a, au contraire, démontré que Moscou était isolé et dans une « situation très minoritaire ». Le président français estime surtout que le G20 a d’abord une vocation économique et n’est pas une instance chargée de régler la guerre en Ukraine.

Quels sujets l’Union africaine défendra-t-elle au G20 ?
Le sommet des chefs d’États du G20 est terminé à New Delhi, avec comme décision marquante, l’intégration de l’organisation de l’UA comme membre à part entière, aux côtés des 19 pays les plus riches et de l’Union européenne.

La déclaration du G20, adoptée samedi, a mis en avant plusieurs thèmes qui touchent les pays africains, comme la réforme des institutions financières internationales dans le but d’offrir plus de place et un meilleur soutien aux pays du Sud.

Il y est aussi largement question des moyens de lutter contre le réchauffement climatique. Et c’est ce thème qui constituera la priorité de l’Union africaine au sein du G20, assure le président de l’organisation et président des Comores, Azali Assoumani :

« Quand on parle d’alimentation, quand on parle de maladies, tout ce dont on parle dépend du climat, explique-t-il à RFI. Ce qui se passe avec les inondations, ce qui se passe dans notre région, les cyclones… Si on s’attaque à ce problème du climat, ça peut faciliter les autres problèmes. Donc c’est la priorité, moi aussi, j’en suis très convaincu, parce que venant d’un pays insulaire en développement, je suis mieux placé pour le savoir. On est en train de cultiver, et la mer monte, elle casse tout. »

Les 20 membres diffèrent toutefois sur les moyens de lutter contre ce dérèglement climatique, entre l’Arabie saoudite qui veut continuer à utiliser les énergies fossiles, et ceux, comme la France, qui militent pour sortir du pétrole et du charbon.

RFI

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