Un « effort de solidarité ». La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher avait donné le ton ce week-end à l’antenne de Franceinter en appelant les distributeurs de carburant à trouver des solutions pour limiter la hausse des prix à la pompe.
Un message en partie entendu par les principaux concernés avant même la réunion organisée ce mardi au ministère avec les principaux acteurs du marché des carburants ce mardi. La plupart des distributeurs ont en effet annoncé des opérations de vente de carburants « à prix coûtant », c’est-à-dire vendus sans faire de marge.
Intermarché a annoncé quatre ventes de ce type sur les prochains mois, dans l’ensemble de son réseau de stations essence. Dans le détail, ces opérations auront lieu:
- _les vendredi 29 et samedi 30 septembre,
- _les vendredi 27 et samedi 28 octobre,
- _les vendredi 24 et samedi 25 novembre et les vendredi 15 et samedi 16 décembre.
Les stations des enseignes Casino sont aussi concernées par ce type de ventes. Elles seront organisées:
- _les vendredi 15, samedi 16 et dimanche 17 septembre
- _les vendredi 22, samedi 23 et dimanche 24 septembre
- _les vendredi 29 et samedi 30 septembre ainsi que le dimanche 1er octobre,
- _les vendredi 6, samedi 7 et dimanche 8 octobre,
- _les vendredi 13, samedi 14 et dimanche 15 octobre
- _ainsi que les vendredi 20, samedi 21 et dimanche 22 octobre.
L’opération « couvre l’ensemble des hypermarchés Casino (hors Corse) disposant d’une station-service », précise le groupe dans un communiqué.
Enfin, Système U a indiqué qu’il allait également renoncer à sa marge et vendre ponctuellement « à prix coûtant » ses carburants, sans communiquer, pour l’heure, les dates de ces opérations.
Un effet limité pour les automobilistes
Mais cet effort consenti par les distributeurs n’aura qu’un effet limité sur le montant payé à la pompe par les automobilistes. En effet, comme le rappelait le président de l’Ufip Énergies et Mobilités Olivier Gantois lundi soir sur BFM Business, « la marge nette des distributeurs » est « de l’ordre d’un centime d’euro par litre ». Pour un plein de 70 à 90 litres, l’économie représentera donc entre 70 et 90 centimes d’euro.
Totalénergies prolonge le plafonnement des prix
Fort de sa double casquette de raffineur-distributeur, Totalénergie est allé un peu plus loin avec la prolongation du plafonnement du prix de ses carburants. Dans un communiqué paru ce mardi, Totalénergies a annoncé que le plafonnement à 1,99 euro des prix des carburants sera prolongé au-delà de fin de 2023, « tant que les prix resteront élevés ». L’initiative avait été prise en février dernier. Elle concerne actuellement 2600 stations-service du groupe sur 3400 et offrira une économie plus importante pour les automobilistes. Aucun autre distributeur n’a indiqué pour le moment envisager ce type de plafonnement.
Une « concurrence déloyale » pour les indépendants
Quant aux stations-service indépendantes, elles ne disposent pas de la même marge de manœuvre que les stations de la grande distribution. « Une grande surface qui vend beaucoup de litres va avoir des coûts d’approvisionnement beaucoup plus bas, ce qui lui permet de proposer des prix plus agressifs c’est-à-dire plus bas », expliquait ainsi Olivier Gantois sur BFM Business.
À l’inverse, dans un communiqué diffusé ce mardi, le syndicat Mobilians, qui représente les métiers de la distribution et des services de l’automobile, a rappelé que les stations dites traditionnelles, confrontées à « des hausses des différents coûts de leur activité » avaient « une capacité de marges nettes particulièrement réduites » comprises entre 0,8 et 2 centimes pour les « indépendantes ».
L’organisation considère ainsi que les opérations de vente à prix coûtant « peuvent constituer un acte de concurrence déloyale à plusieurs égards ».
En effet, les (stations de grande et moyenne surface) s’appuient sur leurs activités hors-carburant pour afficher un prix de vente du carburant défiant toute concurrence, ce qui est strictement impossible pour les autres détaillants », poursuit-elle.
bmftv
