Pour l’institution, l’inflation, dont «le pic» est passé, offre «des perspectives encourageantes» : la baisse des prix «va se poursuivre au cours des prochains trimestres».
L’économie française devrait ralentir au troisième trimestre tout en continuant à faire preuve de «résilience» sur fond de détente des prix, a déclaré le gouverneur de la Banque de France. «Notre diagnostic est qu’un ralentissement se confirme, incontestablement. Mais c’est un ralentissement, pas un retournement d’activité», a indiqué François Villeroy de Galhau, «et encore moins une récession».
«Il y a une certaine résilience de l’économie française autour d’une croissance faiblement positive», a-t-il poursuivi, soulignant que celle-ci s’inscrivait dans un contexte de reflux de l’inflation, dont «le pic» est passé et qui offre «des perspectives encourageantes».
Après un deuxième trimestre marqué par un rebond inattendu de 0,5% du produit intérieur brut par rapport au premier trimestre, la banque centrale estime que le PIB devrait progresser de 0,1% à 0,2% entre juillet et septembre. Sur le seul mois d’août, l’activité a progressé dans les services et le bâtiment. Dans l’industrie, elle s’est légèrement repliée en raison de «fermetures estivales prolongées dans certains secteurs», selon l’enquête mensuelle de conjoncture de l’institution, publiée mardi.
Pour septembre, l’activité devrait s’inscrire en progression dans ces trois grands secteurs, mais à un rythme moins soutenu pour les services, note la Banque de France sur la base de cette enquête réalisée auprès d’environ 8.500 chefs d’entreprise entre le 29 août et le 5 septembre. Sur le front des prix, la tendance est à l’assagissement voire à la baisse, profitant notamment de la détente des cours des matières premières et de moindres difficultés d’approvisionnement.
Ainsi, 4% des industriels ont dit avoir augmenté leur prix en août, contre 9% en juillet et 21% en août 2022. Surtout, 6% les ont baissés, ce qui «laisse espérer que le mouvement de désinflation en cours va se poursuivre au cours des prochains trimestres», a souligné François Villeroy de Galhau, qui s’est félicité de «l’efficacité» de la politique monétaire de la Banque centrale européenne.
Pour l’ensemble de l’année 2023, la Banque de France se montre un peu plus confiante et prévoit de relever la semaine prochaine sa prévision de croissance annuelle, actuellement de 0,7%. Cette révision s’explique par la vigueur de l’activité au deuxième trimestre et ne remet pas en question le ralentissement économique en cours.
Figaro