Avec l’attribution des numéros d’ordre de chaque candidat, les propagandes avant l’heure prennent de l’ampleur sur les réseaux sociaux, surtout sur Facebook.
Terrain de chasse! Ce sont les termes appropriés pour décrire la manière dont les politiciens s’y prêtent sur les réseaux sociaux pour séduire des partisans et des potentiels électeurs. En cette période préélectorale, même si on n’est pas encore officiellement dans la campagne électorale, les publications et les statuts des politiciens ou de leurs proches collaborateurs pleuvent sur les réseaux sociaux surtout sur Facebook qui est le réseau social de prédilection des malgaches qui ont accès à internet.
Avec l’attribution des numéros d’ordre des treize candidats, les réseaux sociaux sont inondés par les publications politiques. Il est vrai que ces publications ne contiennent pas de messages directs incitant à voter pour tel ou tel candidat, mais il est facilement perceptible pour le grand public qu’il y a des messages politiques clairs dans ces publications.
Selon un citoyen, Facebook est le seul moyen pour lui d’avoir des informations sur la politique en général, puisqu’il n’a pas trop le temps de regarder les journaux télévisés ou d’écouter la radio.
Vide juridique
Il consent pourtant au fait que les informations publiées sur les réseaux sociaux ne sont pas toujours vraies, mais il n’a aucun autre moyen vu que la politique n’est pas parmi ses préoccupations prioritaires. Il avoue même que c’est sur Facebook qu’il a eu connaissance des numéros des candidats à la présidentielle.
Il est pourtant difficile de réprimander ces publications qui revêtent des messages politiques sur les réseaux sociaux, puisque, jusqu’à présent, aucune législation malgache ne prévoit de répression sur ce qui se passe sur les plateformes numériques, même la loi sur la cybercriminalité.
Avec l’Autorité nationale de régulation de la com-munication médiatisée (ANRCM) qui n’est toujours pas mise en place, Fetra Rakotondrasoava, directeur général de la Communication au sein du ministère de la Communication et de la culture, explique qu’il est, en ce moment, difficile de réguler les publications des politiciens qui revêtent des messages de campagne électorale avant l’heure sur les réseaux sociaux.
De son côté, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) somme les candidats et les partis politiques impliqués dans la prochaine élection présidentielle d’arrêter toute forme de propagande avant l’heure sur les réseaux sociaux et d’attendre la date prévue pour commencer la campagne électorale. « On appelle les candidats et leurs partisans à se plier à la loi, nous ne sommes pas encore en période de campagne électorale et il faut arrêter les propagandes avant l’heure sur les réseaux sociaux », avertit Soava Andriamarotafika, rapporteur général de la CENI.
L’organe de préparation des élections se permet de faire cette déclaration car à défaut de l’existence de l’ANRCM, c’est la CENI qui joue le rôle de régulateur de la communication médiatisée.
lexpress