«On se fait du souci» : sous l’effet de la crise du logement neuf, le bâtiment craint des destructions d’emplois

Le secteur du bâtiment, très touché par la crise de la construction neuve, anticipe la suppression de 150.000 emplois d’ici à 2025. Une récession, en vue, due essentiellement à la crise de la construction de logements neufs. Illustration dans une entreprise de maçonnerie à Lyon.

« Quand le bâtiment va, tout va » a-t-on coutume de dire. Mais à l’inverse, on peut s’inquiéter quand le secteur de la construction commence à ralentir. Et c’est malheureusement le cas aujourd’hui. La Fédération française du bâtiment a annoncé mercredi de sombres perspectives pour le secteur dans les mois qui viennent avec une possible suppression de 150.000 emplois d’ici à 2025. Europe 1 s’est rendue dans une entreprise de maçonnerie à Lyon.

« L’année risque d’être très compliquée »
Créé il y a 60 ans, le groupe Fontanel et ses 300 salariés, est une des grosses entreprises de maçonnerie de la région lyonnaise. La société a déjà traversé plusieurs crises mais cette fois-ci, les perspectives sont très inquiétantes, estime Norbert Fontanel, son président. « Quand je vois des promoteurs qui licencient, des architectes qui licencient, des bureaux d’études qui licencient… Ils ne sortent plus de projets.

Ça veut dire qu’il y a moins de travail en amont, donc c’est du travail qu’on ne fera en 2024. L’année risque d’être très compliquée », affirme-t-il.

« Une entreprise comme la nôtre doit ouvrir deux chantiers par mois donc, en gros, il faut qu’on en ait 12-15 devant nous pour être serein. Aujourd’hui, on n’en a que sept ou huit. On se fait du souci », ajoute-t-il.

Le groupe Fontanel tente de se délocaliser
En cause, la crise du logement neuf. Les ménages ont de plus en plus de mal à acheter, étranglés par la hausse des taux d’intérêt ou la fin du dispositif Pinel. Tout le secteur du BTP se fragilise et des craintes sur l’emploi se font sentir. « Il est clair que l’on va employer moins d’intérimaires.

Et on va aussi moins faire appel à nos sous-traitants puisqu’on n’aura pas le travail. Donc, oui, il peut y avoir de la casse », poursuit Norbert Fontanel.

C’est pour éviter cela que groupe Fontanel, qui jusque-là concentrait ses activités sur Lyon et sa région, postule désormais pour des chantiers plus lointains, à Roanne ou Clermont-Ferrand.

europe1

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