Alors que les drogues psychédéliques reviennent à la mode, la pratique du « microdosage » pourrait, selon ses promoteurs, booster notre créativité, notre humeur ou notre concentration. Des promesses que la science peine pour l’instant à confirmer.
Sur l’un des principaux forums francophones d’usagers de stupéfiants, une vingtaine de discussions sont ouvertes sur le microdosage de champignons hallucinogènes et de LSD.
« Globalement, l’expérience est plutôt concluante. Elle m’évoque trois mots : fluidité, flexibilité et détachement », témoigne un usager. Sur leurs blogs, des digital nomads déroulent de longs posts détaillant les effets de cette pratique sur leur créativité ou leur concentration.
Microdosage ? Cette pratique consiste à ingérer des doses minimes de drogues psychédéliques – le plus souvent, du LSD ou des champignons – à hauteur de 5 à 10 % d’une dose « normale » tous les trois jours. « C’est une façon de chercher les effets bénéfiques de ces psychédéliques, supposés booster la créativité ou favoriser la prise de recul, sans les hallucinations et le trip de huit heures qui vont avec une dose normale », décrit le professeur Raphaël Gaillard, directeur du pôle de psychiatrie de l’hôpital Sainte-Anne, qui voit depuis quelques années des patients familiers de ces pratiques défiler dans son cabinet.
Ce microdosage connaît aujourd’hui un certain succès pour deux raisons. D’abord, il est porté par le retour en grâce plus général des drogues psychédéliques chez les consommateurs de stupéfiants.
« Les psychostimulants comme la cocaïne, qui correspondent à un imaginaire de performance et d’endurance, sont rattrapés par les substances psychédéliques, plus en phase avec un certain air du temps qui promeut le pas de côté et la créativité », constate le spécialiste. De plus, ces substances psychédéliques portent depuis…
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