Une étude révèle que les inondations centennales vont devenir annuelles

Alors que l’actualité est marquée par les incroyables inondations qui ont ravagé la Libye, des chercheurs publient de nouveaux résultats inquiétants. Les inondations centennales vont devenir de plus en plus fréquentes. Mais des solutions d’adaptation pourraient être trouvées.

Ce que les scientifiques appellent une inondation centennale, c’est une inondation qui se produit, en moyenne sur une région, une fois tous les cent ans. Sauf que dans notre monde qui change, les inondations centennale pourraient, d’ici la fin du siècle, ne plus être centennales du tout. C’est ce que nous apprend une étude publiée dans Earth’s Future, une revue de l’Advancing Earth and Space Sciences. La plupart des régions côtières seront alors confrontées à des crues centennales… tous les ans ! Y compris dans un scénario de  modéré, avec des  de dioxyde de carbone (CO2) qui atteignent leur pic d’ici 2040.

Des inondations liées à la montée du niveau de la mer

Les chercheurs de l’université de l’Alabama (États-Unis) se sont concentrés sur un élément qui contribue aux inondations sur une échelle de temps longue : la montée du niveau de la mer. Plus l’eau monte, en effet, plus les tempêtes, les  ou les  sont susceptibles de provoquer des inondations. Les chercheurs ont analysé les tendances sur plus de 300 marégraphes dans le monde. Et estimé les futurs extrêmes.

Dans les régions en rouge, les inondations centennales pourraient se reproduire tous les deux ans – dans un scénario d’émissions de gaz à effet de serre modéré – dès 2050 ! © Boumis <em>et al.</em> (2023), <em>Earth’s Future</em>

DANS LES RÉGIONS EN ROUGE, LES INONDATIONS CENTENNALES POURRAIENT SE REPRODUIRE TOUS LES DEUX ANS – DANS UN SCÉNARIO D’ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE MODÉRÉ – DÈS 2050 ! 

Leur conclusion montre que l’hypothèse de stationnarité sur laquelle les ingénieurs s’appuient toujours pour concevoir les systèmes destinés à protéger les populations contre ces inondations est désormais obsolète. « Les outils et les directives doivent être mis à jour pour suivre le rythme du changement climatique », estime Hamed Moftakhari, professeur à l’université de l’Alabama, dans un communiqué.

Des solutions adaptées à chaque région

D’autant que les effets du réchauffement climatique ne seront pas les mêmes partout. Des régions comme le golfe du Mexique, par exemple, connaissent des taux d’élévation du niveau de la mer plus rapides que la moyenne mondiale. Les communautés côtières auront besoin de solutions basées sur des informations locales pour être pleinement efficaces. « Les catastrophes ne sont pas que le résultat de dangers. Elles sont aussi le résultat de décisions humaines », rappelle Hamed Moftakhari en conclusion.

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