Séismes : quelles sont les régions les plus à risque dans le monde ?

S’il est impossible de prévoir quand surviendront les grands séismes, certaines régions du monde sont cependant bien plus vulnérables que d’autres à ce type de catastrophe naturelle. Présentation des zones avec les risques sismiques les plus importants.

Tous les jours, une multitude de séismes se produit un peu partout sur . Rien qu’en France, environ 600 séismes sont ainsi enregistrés chaque année. Cette activité est intimement liée aux mouvements tectoniques et plus précisément aux contraintes et à la déformation qu’engendre le déplacement des plaques  les unes par rapport aux autres. Il suffit de regarder une carte mondiale de la sismicité pour se rendre compte que les foyers des tremblements de terre sont en effet très majoritairement localisés au niveau des limites de plaques.

Carte de la répartition des foyers sismiques entre 1900 et 2017. © Phoenix7777, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 4.0

Un risque inégalement distribué sur le globe

La distribution de la sismicité est donc très inégale sur Terre : les régions situées sur ou à proximité d’une limite de plaque active seront plus à risque de subir des tremblements de terre alors que d’autres régions du globe, situées loin des limites de plaques, sont relativement calmes, comme la Sibérie, le Canada ou le centre de l’Afrique.

C’est donc principalement le contexte tectonique qui va définir l’aléa sismique d’une région et notamment la proximité d’une grande . Mais là encore, il existe des disparités. Car toutes les plaques ne bougent pas à la même  ni de la même manière les unes par rapport aux autres.

De même, si certaines failles vont accommoder cette déformation régulièrement sous la forme de petits séismes réguliers et fréquents, d’autres vont avoir tendance à se bloquer et à accumuler la contrainte tectonique sur une longue période avant de la relâcher brutalement, produisant alors un puissant tremblement de terre. L’estimation de l’aléa sismique nécessite donc de prendre en compte la quantité de déformations subie par les roches, le temps de récurrence des séismes sur les failles mises en jeu, mais également la  du site.

Les zones de subduction sont les régions les plus à risque de forts séismes

Généralement, les séismes les plus violents se produisent ainsi au niveau des zones de , où deux plaques s’affrontent, avec l’une s’enfonçant sous l’autre. Cette dynamique convergente implique une intense accumulation d’ au niveau de zones souvent bloquées à diverses profondeurs. Le pourtour de la plaque pacifique, caractérisé par de nombreuses zones de subduction, est donc soumis à un aléa sismique particulièrement important.

Les chaînes de montagne, qui résultent de la collision de deux  continentales à la suite d’un épisode de subduction, connaissent également d’importants séismes. Ces régions, soumises à de fortes contraintes compressives, sont sillonnées de nombreuses failles qui génèrent régulièrement des séismes de forte . La chaîne himalayenne et son pourtour sont particulièrement concernés.

À d’autres endroits du globe, les plaques ne s’enfoncent pas l’une sous l’autre mais se déplacent latéralement l’une par rapport à l’autre. Il s’agit des limites de plaques décrochantes ou en cisaillement. La quantité de déformation accumulée le long de ces grandes failles peut être énorme et les séismes, généralement peu profonds, également très puissants.

Risque sismique : l’importance de la qualité des constructions

Mais si le contexte tectonique prime pour l’établissement de l’aléa sismique d’une région, l’estimation du risque sismique, quant à lui, nécessite de prendre en compte la vulnérabilité des populations face à la survenue d’un séisme. La densité de population mais surtout la qualité du bâti et la mise en  de normes de construction  sont alors essentiels.

Les constructions en Turquie ne suivent malheureusement pas les normes parasismiques alors que le pays présente un aléa sismique très élevé. © <em>EU Civil Protection and Humanitarian Aid</em>, Flickr, CC by-sa 2.0

Le Japon et l’Indonésie

Malgré des normes parasismiques draconiennes et qui ont fait leur preuve, le Japon et notamment la ville de Tokyo, avec sa très forte densité de population, reste l’une des régions avec le risque sismique le plus fort au monde. Sa côte orientale est notamment sous la menace des tsunamis. D’une magnitude de 9,1, le séisme de 2011 avait ainsi fait environ 16 000 morts, principalement à cause de la  de tsunamis générée. Grâce à sa politique de , le pays arrive en effet à limiter considérablement le nombre de victimes lié aux .

Inondations causées par le tsunami dévastateur de 2011 au Japon. © U.S. Navy photo, <em>Wikimedia Commons</em>, domaine public

Tout comme le Japon, l’Indonésie se situe à la limite de trois plaques tectoniques qui passent en subduction. Leur déplacement est ici énorme et génère souvent des séismes de magnitude supérieure à 8 capables de produire des tsunamis dévastateurs, comme ce fut le cas en 2004. Le séisme de magnitude 9,1 avait alors causé 230 000 morts en raison de la très forte densité de population localisée au niveau des côtes et ne bénéficiant pas d’aménagement adéquat pour lutter contre les raz-de-marée.

Les Antilles et la région méditerranéenne

Zone tectonique complexe et très active, les Antilles sont une région où le risque sismique est également très élevé du fait, avant tout, de la vulnérabilité des populations notamment par l’absence de normes parasismiques. En 2010, Haïti connaissait ainsi un drame absolu à la suite d’un séisme de magnitude 7,3 qui aurait fait plus de 220 000 morts. En cause : l’effondrement des bâtiments.

Bien que le contexte tectonique soit totalement différent, la Turquie présente la même problématique. Le pays est affecté par plusieurs grandes failles décrochantes sur lesquelles sont situées des villes très densément peuplées et présentant des constructions incapables de résister à de fortes secousses, comme l’ont tristement montré les événements de février 2023. Ces  tectoniques font de la région méditerranéenne une zone à risque sismique élevé, avec notamment la menace de tsunamis. En plus de la Turquie, les populations de la Grèce et du sud de l’Italie sont particulièrement menacées.  

La région méditerranéenne est soumise à un risque sismique relativement élevé comme l'ont montré les récents événements en Turquie. © Crowley et <em>al.</em>, 2021

La Californie

Autre zone de décrochement majeur, la faille de San Andreas en Californie, sur laquelle se situe deux villes importantes : San Francisco et Los Angeles. Étant donné l’accumulation des contraintes depuis le dernier séisme majeur en 1908, la côte ouest de l’Amérique du Nord se prépare à subir un évènement sismique de très grande ampleur, couramment appelé « Big One ». Impossible cependant de prévoir quand il aura lieu précisément.

La faille de San Andreas en Californie. © Doc Searls, <em>Flickr</em>

Les Andes et les régions de la chaîne himalayenne

Malgré un effort certain pour la mise aux normes parasismiques des bâtiments, le Chili et le Pérou restent des pays soumis à un important risque sismique, à cause de la subduction de la plaque pacifique sous la plaque sud-américaine. En 1960, le Chili a ainsi enregistré le plus puissant séisme de l’histoire moderne, avec une magnitude de 9,5 !

Du côté de la région de la chaîne himalayenne, c’est la ville de Katmandou, la capitale népalaise, qui est soumise à un risque sismique très élevé. Les études font craindre un séisme de magnitude potentielle de 9 dans cette région fortement peuplée et possédant des constructions de faible qualité.

futura

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