Plus que la nouvelle économie, les GAFAM – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft – sont devenus des mastodontes qui ont leur empreinte partout grâce à leurs plateformes numériques et digitales favorisées par leur monopole absolu sur les principales autoroutes de l’information et de la communication.
En moins de 20 ans, un peu moins pour la plupart d’entre elles (Facebook a été créé en 2004 et Google en 1998), la capitalisation de chacune d’elles dépasse les 1 000 milliards de dollars. Pour donner un ordre de grandeur – la valeur en bourse de chacune d’elle dépasse le PIB des deux plus grandes économies de l’Afrique : le Nigeria et l’Afrique du Sud. A eux cinq, les GAFAM sont davantage valorisés que le montant du PIB du Japon, de l’Allemagne ou de la France ! tous des pays du G7 pourtant.
Leur mainmise sur le numérique et digital et les secteurs transversaux se mesurent aux monopoles tentaculaires de Google et Facebook : Google concentre à lui seul 95 % des requêtes sur internet dans le monde. YouTube, le diffuseur de vidéo sur internet (racheté par Google en 2006 pour seulement 1,65 milliard de dollars à l’époque) est vu bien plus que n’importe quelle chaîne de télévision : chaque jour, plus d’un milliard d’heures de vidéos sont ainsi visionnées. Facebook, quant à lui, totalise, en octobre 2020, plus de 2,7 milliards d’utilisateurs actifs mensuels. C’est 40% de la population mondiale.
Ensuite vient Apple qui est devenue la première entreprise de l’histoire à franchir le cap des 2.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, jamais depuis Standard Oil de Rockefeller le monde de la haute finance n’avait vu une telle saga boursière.
A elle seule, cette firme a fait plus de 20 000 millionnaires aux USA parmi ses actionnaires. Elle règne sur une base installée de 1 milliard et demi de terminaux dans le monde, ses ventes d’iPhone c’est presque deux fois le PIB du Sénégal avec 40 milliards de dollars US
Leur monopole sur le commerce électronique et la communication digitale est presque à 100% ce qui rapporte un niveau de revenus pour les cinq qui frôle les 1500 milliards de dollars US, un plafond que seulement les majors du pétrole et du gaz ont réussi à atteindre dans l’histoire récente du capitalisme occidental.
Aujourd’hui c’est l’Europe à l’unisson qui régule sur ses territoires ou les GAFAM réalisent 35% de leur CA, l’oligopole absolu de ces des derniers afin de frayer une voie aux startups et entreprises du vieux continent tout en permettant aux consommateurs européens d’avoir les meilleures offres pour les biens et services d’une compagnie comme Amazon.
C’est l’expression d’une volonté politique collective dont seuls les européens sont capables devant la tout puissance de la Silicon Valley et du American way of life. Une taxation juste sur ces entreprises sans domicile fiscale précise, une meilleure protection des données de consommateurs, protéger les créateurs de contenu et la liberté d’expression, une concurrence plus ouverte dans le e- commerce et le e – service sont les viatiques et l’Europe montre déjà le chemin à d’autres continents dont l’Afrique. Et si l’Union Africaine s’y mettait malgré le fait que l’Afrique pèse seulement 4% du PIB mondial.
Moustapha DIAKHATE
Expert en Infrastructure co- fondateur RESTIC
Le Témoin