Emmanuel Macron justifie sa présence à la messe du Pape : «Je n’irai pas en tant que catholique»

This handout photo taken and released on October 24, 2022 by the Vatican press office, Vatican Media, shows Pope Francis (R) speaking with French President Emmanuel Macron (C) and his wife Brigitte Macron (L) at the end of a private audience at the Vatican. (Photo by VATICAN MEDIA / AFP)

Face aux critiques suscitées par sa présence annoncée à la messe papale à Marseille, le président de la République a défendu ce vendredi 15 septembre cette décision, estimant que «c’est [sa] place d’y aller».

Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? Emmanuel Macron a été contraint de justifier ce vendredi 15 septembre sa présence à la messe du Pape François prévue à Marseille le 23 septembre : «Je considère que c’est ma place d’y aller. Je n’irai pas en tant que catholique, j’irai comme président de la République qui est en effet laïque. […] Je n’aurai moi-même pas de pratique religieuse lors de cette messe», a-t-il martelé lors de son déplacement à Semur-en-Auxois (Côte-d’Or). Il a ajouté également qu’il sera présent pour accueillir un chef d’Etat, celui du Vatican, en tant qu’homologue.

De quoi faire vivement réagir la gauche, et notamment le parti de la France Insoumise, qui a fustigé vendredi le président sur Twitter (renommé X). «Pas de cérémonie religieuse pour un élu en France. C’est une condition de la concorde nationale et de l’unité du peuple républicain», a cinglé Jean-Luc Mélenchon. Le député Alexis Corbière lui a emboîté le pas : «Je respecte la foi et les fidèles.

Mais je suis en désaccord avec le fait qu’un élu et en particulier le président de la République participe ès qualités à une cérémonie religieuse». «Ce n’est pas forcément la place du président de la République d’assister à une messe» dans une «république laïque», avait quant à lui réagi jeudi le chef des communistes, Fabien Roussel.

La macronie n’a pas beaucoup tardé à venir en soutien du Président, notamment Nathalie Loiseau, ancienne ministre aux Affaires européennes et eurodéputé Renew : «Le Pape est Chef d’Etat, il vient en France. Le Président est Chanoine de Latran. Il l’accueille. C’est pourtant simple.» Xavier Bertrand lui donne raison sur ce point, en voulant se distancier de ces «reproches». Ils sont rejoints par l’extrême droite, notamment Marion Maréchal Le Pen, qui assure n’être «pas du tout choquée» par l’agenda d’Emmanuel Macron.

«L’État est neutre»
Le gouvernement a électrisé la rentrée politique en s’aventurant sur le terrain religieux, avec l’interdiction annoncée du port de l’abaya à l’école. Emmanuel Macron a d’ailleurs fait allusion à cette polémique ce vendredi : «L’État est neutre. Les services publics sont neutres et nous préservons l’école aussi et nous l’avons rappelé en cette rentrée».

Ce qui n’a pas empêché le Président de lancer une souscription pour restaurer des milliers d’édifices religieux – en majorité des églises – en péril dans le pays, arguant que ces bâtiments appartiennent à des petites communes pour qui «ces investissements sont insoutenables».

AFP

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