Entre trafic d’influence et pot-de-vin, le PiS, le parti au pouvoir en Pologne, se retrouve dans une situation délicate. Pourtant farouchement anti-immigration, il aurait facilité l’attribution de visas à des milliers de réfugiés contre de l’argent. Un scandale qui pourrait avoir des conséquences, à un mois des élections parlementaires.
Les journalistes qui ont mené l’enquête affirment que le ministère des Affaires étrangères a demandé à des consulats de délivrer des visas, rapidement et souvent sans vérification, à certaines personnes.
Le site d’information Onet pointe notamment le cas d’immigrés indiens qui se sont fait passer pour une équipe de tournage de Bollywood et qui ont obtenu des visas Schengen à entrées multiples grâce à l’intervention du ministère, contre une somme d’argent qui avoisinerait les 10 000 euros.
Leur but était de rejoindre les États-Unis et c’est lorsqu’ils ont été arrêtés à la frontière mexicaine que les services de renseignements des États-Unis ont alerté la Pologne, qui nie de son côté avoir délivré des visas et participé à un système d’attribution de visa.
Malaise
Un scandale qui met le très conservateur Parti Droit et justice (PiS) dans une position délicate à un mois des élections parlementaires. Depuis huit ans, le parti au pouvoir tient un discours très ferme contre l’immigration. Et dans cette campagne électorale, le PiS n’hésite pas à faire peur aux électeurs avec l’opposition qui laisserait entrer des migrants sans limites sur le territoire si elle arrive au pouvoir. De quoi susciter un léger malaise.
Autre problème pour le PiS : il organise un référendum pour rejeter le nouveau pacte migratoire proposé par l’Union européenne. Une position plus difficile à tenir, alors que le parti aiderait donc certains migrants à obtenir des visas Schengen contre de l’argent.
RFI