Les coûts vers la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) varient de 5 400 à 6 400 milliards de dollars par an entre 2023 et 2030, en fonction de l’axe choisi, selon une nouvelle analyse d’une agence des Nations Unies.
Selon la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), cela représente entre 1 179 et 1 383 dollars par personne et par an. Si l’on élargit le champ d’application à toutes les économies en développement, en utilisant le coût médian par habitant pour les 48 économies étudiées, les besoins annuels totaux se situent entre 6.900 et 7.600 milliards de dollars.
Au cours des six derniers mois, la CNUCED a calculé les montants pour près de 50 indicateurs des ODD dans 90 pays, dont 48 pays en développement, couvrant les trois quarts de la population mondiale. Publiées le 18 septembre, alors que les dirigeants mondiaux se réunissent à New York pour le Sommet des Nations Unies sur les ODD, ces données actualisées soulignent le besoin pressant d’une action rapide et ciblée, a relayé le site des Nations Unies, news.un.org.
Qui a renchéri que l’analyse révèle, par exemple, que les 48 économies en développement sont confrontées à un déficit de dépenses de 337 milliards de dollars par an pour les indicateurs liés au changement climatique, à la perte de biodiversité et à la pollution.
Combler les écarts de dépenses et de s’attaquer à la crise de la dette
Près de 80% des dépenses totales devraient être engagées dans les pays en développement à revenu moyen supérieur et à revenu élevé visés par l’étude. Ces pays sont généralement confrontés aux coûts annuels par personne les plus élevés et aux déficits de financement les plus importants. Par exemple, leur déficit dans le domaine de la transition énergétique représente 98% de l’écart entre les 48 économies en développement.
Environ 3,3 milliards de personnes vivent dans des pays qui consacrent plus d’argent au paiement des intérêts de la dette qu’aux services publics essentiels tels que l’éducation et la santé
Si l’on se fie aux Nations Unies, les petits États insulaires en développement sont également confrontés à des coûts élevés par personne. Les dépenses prévues pour l’égalité des sexes, par exemple, s’élèvent à 3.724 dollars par personne, soit près de trois fois la moyenne. Et si les Pays les moins avancés étudiés sont confrontés à des coûts par personne beaucoup plus faibles, les dépenses requises en pourcentage de leur PIB sont impressionnantes : elles dépassent 40 % pour toutes les filières et atteignent 47 % pour l’éducation.
L’analyse de la CNUCED souligne également la nécessité de s’attaquer à la crise de la dette mondiale. Environ 3,3 milliards de personnes vivent dans des pays qui consacrent plus d’argent au paiement des intérêts de la dette qu’aux services publics essentiels tels que l’éducation et la santé.
Les calculs révèlent des lacunes importantes dans l’évolution actuelle des dépenses. Le déficit le plus important concerne la numérisation inclusive, avec 468 milliards de dollars par an. Pour combler cet écart, il faudrait une augmentation de 9% des dépenses annuelles.
Les Objectifs de développement durable (ODD) projetés en vidéo sur les façades des bâtiments de l’Assemblée générale et du Secrétariat des Nations Unies à New York en 2015.
Photo ONU/Cia Pak Les Objectifs de développement durable (ODD) projetés en vidéo sur les façades des bâtiments de l’Assemblée générale et du Secrétariat des Nations Unies à New York en 2015.
Six axes de transformation
À l’inverse, c’est dans le domaine de la protection sociale et des emplois décents que l’écart est le plus faible, avec 294 milliards de dollars, ce qui nécessiterait une augmentation de 6% des dépenses annuelles.
L’analyse se concentre sur six « axes » de transformation pour le développement durable : la protection sociale et les emplois décents, la transformation de l’éducation, les systèmes alimentaires, le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution, la transition énergétique et la numérisation inclusive.
Elle couvre des indicateurs allant de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de l’augmentation du couvert forestier protégé à la garantie d’un accès universel à l’électricité et à l’internet, en passant par la promotion de l’alphabétisation, la lutte contre la faim et la réduction de la mortalité.
L’étude de la CNUCED estime également le coût de la réalisation de l’égalité entre les hommes et les femmes pour certains indicateurs, notamment liés à la lutte contre la pauvreté et la faim et en faveur de l’autonomisation des femmes, a conclu le site de Nations Unies.
VivAfrik