Le Conseil de sécurité de l’ONU à New York a mis la guerre en Ukraine et l’invasion russe sur la table des discussions. Après un discours musclé mardi soir devant l’Assemblée générale des Nations unies, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de nouveau pris la parole mercredi 20 septembre, pour plaider pour une réforme du Conseil de sécurité, notamment en ce qui concerne le droit de veto russe, qu’il accuse de « bloquer l’ONU ».
En plus de plaider la cause de son pays dans la guerre qui l’oppose à la Russie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky à également demandé un élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU, notamment à l’Union Africaine et le Japon, dont des membres étaient près de lui lors de son discours, à New York, le 20 septembre 2023.
Invité au Conseil de sécurité de l’ONU, le chef d’État ukrainien Volodymyr Zelensky s’est lancé dans un discours d’un quart d’heure dans lequel il n’est pas resté figé sur le sort de son pays : il a procédé à une critique en règle de l’instance onusienne, car « le droit de veto aux mains » de la Russie « bloque l’ONU ».
Il a suggéré de réformer ce droit, en le gelant pour les États agresseurs, par exemple.
Le président ukrainien s’est aussi exprimé sur l’élargissement du Conseil : « Il est injuste que des milliards d’individus, que l’Union africaine, le Japon, l’Allemagne, le monde islamique n’y soient pas représentés », s’est-il indigné.
Il a suggéré de reporter les débats gelés au sein de l’Assemblée générale pour que les petits États qui en font partie puissent y prendre part et veiller au respect de la charte de l’ONU.
Une manière pour le président ukrainien de délaisser le vert kaki habituel de son t-shirt, pour endosser les habits du diplomate qui propose des solutions.
Il est ainsi venu exposer à nouveau son plan de paix et propose à tous les États de venir y contribuer lors de sommets internationaux qu’il souhaite organiser dans les semaines et les mois à venir. Cela avant de quitter la salle sans assister à la prise de parole du ministre russe Sergueï Lavrov quelques minutes plus tard.
Moscou défend son « droit de veto » au Conseil, « un outil légitime »
Lors de son discours, le chef de la diplomatie russe a insisté que le droit de veto de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU est un instrument juridique « légitime » dévolu aux cinq membres permanents de cette instance. « L’utilisation du droit de veto est un outil légitime stipulé dans la Charte des Nations unies », a affirmé le chef de la diplomatie russe devant le Conseil de sécurité, après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky eut réclamé que Moscou en soit privé.
Signe d’une ambiance tendue, l’ambassadeur russe à l’ONU Vassili Nebenzia s’est plaint au début de la réunion que le président ukrainien soit autorisé à parler avant les autres membres du Conseil, dénonçant une instance « transformée en one-man-show » et en « spectacle ». Ce à quoi le Premier ministre albanais Edi Rama, qui assure la présidence du Conseil, a répliqué : « Arrêtez la guerre et le président Zelensky ne prendra plus la parole ».
Volodymyr Zelensky a alors déclaré, en face de l’ambassadeur russe, que « la plupart des pays du monde reconnaissent la vérité sur cette guerre », « il s’agit d’une agression criminelle et injustifiée de la Russie contre notre nation, qui vise à s’emparer du territoire et des ressources de l’Ukraine ». Selon lui, « il est impossible d’arrêter cette guerre car tous les efforts font face au veto de l’agresseur ou de ceux qui soutiennent l’agresseur », a-t-il ajouté.
RFI