Des chercheurs sont parvenus à mettre au point un test sanguin simple, peu coûteux et non invasif capable de prédire le risque de développer la maladie d’Alzheimer bien avant l’apparition des premiers symptômes.
En France, on estime le nombre de cas de maladie d’Alzheimer à 900 000 et 225 000 nouveaux cas sont dépistés chaque année. Si au début cette maladie se manifeste souvent par des troubles de la mémoire, elle évolue ensuite en touchant d’autres fonctions cérébrales causant des troubles de l’humeur, du sommeil, de l’orientation, etc.
Le diagnostic repose sur des éléments cliniques et sur la présence de certains marqueurs biologiques. « Lors du premier entretien médical, des tests cognitifs sont réalisés car les désordres liés à la maladie d’Alzheimer sont caractéristiques. Un des tests les plus fréquents est le Mini Mental Status Examination (MMSE), qui peut donner une première orientation diagnostique.
Un moyen possible de confirmer la pathologie est la réalisation d’une ponction lombaire pour rechercher des biomarqueurs spécifiques à la maladie au sein du liquide céphalorachidien (LCR) », rappelle la Fondation pour la Recherche Médicale.
Un test non invasif
Selon une récente étude, des scientifiques de l’Université nationale australienne (ANU) sont parvenus à mettre au point un test sanguin simple, peu coûteux et non invasif capable de prédire le risque de développer la maladie d’Alzheimer jusqu’à 20 ans avant l’apparition des premiers symptômes.
Cette découverte a été rendue possible grâce à l’alliance entre la nanotechnologie et l’intelligence artificielle afin d’analyser les protéines dans le sang et de rechercher des signes de neurodégénérescence précoce ou des « biomarqueurs » révélateurs de l’apparition de la maladie d’Alzheimer.
Ils sont parvenus à mettre au point une puce ultra-mince, leurs conclusions ont été publiées dans la revue scientifique Small Methods.
« Si cette personne peut connaître son niveau de risque aussi longtemps à l’avance, cela lui donnera suffisamment de temps pour commencer à apporter des changements positifs à son mode de vie et à adopter des stratégies médicamenteuses susceptibles de ralentir la progression de la maladie », a expliqué Shankar Dutt, chercheur australien. Comment ça fontcionne ?
« Une petite quantité de sang est placée sur la puce de silicium et insérée dans un appareil portable, de la taille d’un téléphone portable, qui utilise l’algorithme d’IA pour rechercher les signatures correspondant aux protéines qui montrent des signes d’apparition précoce de la maladie d’Alzheimer », détaille le communiqué de l’étude.
« La détection précoce, qui est vitale pour un traitement efficace, implique normalement des procédures hospitalières invasives et coûteuses telles qu’une ponction lombaire, qui peuvent être physiquement et mentalement éprouvantes pour les patients. Notre technique, en revanche, ne nécessite qu’un petit échantillon de sang et les patients pourraient recevoir leurs résultats en temps quasi réel.
Le test simple et rapide pourrait être effectué par des médecins généralistes et d’autres cliniciens, ce qui éliminerait le besoin d’une visite à l’hôpital et s’avérerait particulièrement pratique pour les personnes vivant dans des zones régionales et éloignées », rapporte le co-auteur, le professeur Patrick Kluth, de l’École de recherche en physique de l’ANU. Cet algorithme pourrait également permettre de dépister d’autres maladies comme Parkinson ou la sclérose en plaques.
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