Quels sont les effets secondaires de la pilule ?

Ballonnements, douleurs aux seins et à la tête, troubles de l’humeur, baisse de libido, nausées et saignements irréguliers font partie des effets indésirables des contraceptifs hormonaux comme la pilule contraceptive. Pour les maîtriser, il faut parfois changer le dosage, ou modifier certains aspects de son quotidien. Voici ce qu’il faut savoir sur les effets secondaires possibles de la pilule.

es pilules contraceptives contiennent des hormones qui ressemblent à celles que fabrique naturellement le corps. « Il existe deux types de pilules. Les pilules dites ‘combinées’ (PC) ou œstroprogestatives et les pilules microprogestatives (PP) », explique le site Question Sexualité (source 1). Contrairement aux pilules combinées, qui contiennent deux hormones de synthèse (œstrogène et progestérone), les pilules progestatives ne contiennent qu’un seul progestatif de synthèse. Il existe également quatre générations de pilules depuis leur première commercialisation.

Comme tout médicament, les pilules contraceptives affectent notre corps. En plus d’aider à prévenir les grossesses non désirées, ce contraceptif peut entraîner chez les utilisatrices plus ou moins d’effets secondaires en fonction du type de pilule et de sa génération – du gain de poids à la nausée, en passant par les saignements irréguliers.

Prendre la pilule contraceptive : quels sont les inconvénients ?
Au fil des années, divers effets indésirables ont été recensés chez les femmes qui prennent la pilule. Voici une liste des effets les plus fréquents ainsi que quelques solutions pour les soulager.

Sensibilité des seins (mastodynie)
La mastodynie (douleurs ou tensions dans les seins) est un effet secondaire fréquent de la pilule. « Ces douleurs apparaissent souvent au cours du premier cycle. Elles concernent environ une dizaine de pourcents des femmes, et finissent généralement par s’estomper au cours du deuxième ou troisième cycle », indique le Dr Marion Guiraud, gynécologue médical et obstétrique.

Si vos seins sont douloureux ou, vous pouvez ajouter des vitamines à votre régime quotidien. Un supplément en calcium, vitamine B, vitamine E et oméga-3 pourrait être utile pour limiter les ballonnements ainsi que la sensibilité des seins.

Saignements irréguliers
Des petits saignements (spotting) et des pertes de sang entre les règles peuvent apparaître également en début de prise. Ils sont parfois liés au moment de la prise de la pilule. Essayez de la prendre chaque jour à la même heure, ou à quelques heures d’écart seulement. Ils peuvent aussi être liés au dosage d’hormones : une dose plus élevée pourrait vous aider à limiter ces saignements.

Les nausées apparaissent surtout au cours du premier cycle, et concernent environ 10 à 15 % des femmes sur le premier mois, indique le Dr Guiraud. Cet effet disparaît généralement au cours des cycles suivants. Je conseille souvent à mes patientes de laisser passer le deuxième ou troisième cycle, et généralement les nausées finissent par s’estomper, raconte la gynécologue.

Prenez la pilule le soir ou après le dîner pour diminuer les nausées, ou demandez à votre gynécologue de baisser la dose d’hormones.

Maux de tête (sauf pour la pilule progestative ou microdosée)
Si vous souffrez de maux de tête à chaque fois que vous prenez la pilule, essayez de prendre votre contraceptif le soir. Si la douleur est très forte, il suffit souvent de réduire la dose d’œstrogènes ou de passer à un autre type de pilule.

Cet effet secondaire ne concerne pas toutes les pilules : la pilule progestative a un effet positif sur la migraine. « La pilule progestative est un peu la pilule ‘anti-migraine’ : si une patiente présente des migraines avec une pilule œstroprogestative, je vais plutôt l’orienter vers une pilule progestative », indique la gynécologue.

Troubles de l’humeur
Les hormones et les émotions vont de pair. Certaines femmes se plaignent de troubles de l’humeur ou de symptômes de dépression lors de l’utilisation de la pilule. Si vous devenez vraiment déprimée, ou si vous ne dormez pas bien, il sera plus facile d’essayer une formulation différente que d’ajouter un nouveau médicament au mélange, conseille le site She knows.

Baisse de libido
La pilule, chez certaines femmes qui y sont sensibles, peut provoquer une baisse de libido. Elle va diminuer les hormones masculines dans le sang, qui sont celles qui influent sur la libido et le désir sexuel.

Ballonnements, rétention d’eau et prise de poids
« La prise de poids est très variable d’une femme à l’autre », prévient le Dr Guiraud. Ce sont parfois les ballonnements et la rétention d’eau provoqués par la pilule qui peuvent donner l’impression d’une prise de poids. « Sur certaines pilules comme celles de la 4e génération, on constate un peu moins de prise de poids et de rétention d’eau (même si on ne prescrit pas une pilule de 4ème génération en première intention) ».

Si vous vous sentez ballonnée, essayer de prêter attention à ce que vous mangez. Évitez les légumes comme le brocoli, les choux de Bruxelles, et le chou-fleur. Les produits laitiers peuvent également être coupables. Recherchez des aliments aux qualités diurétiques, comme les concombres, le melon d’eau, les tomates, les asperges, le céleri, et le thé vert. Et bien sûr, n’oubliez pas de faire de l’exercice régulièrement pour aider à évacuer l’eau en excès.

Acné : on conseille plutôt une pilule œstroprogestative (minidosée)
Certaines femmes prennent une pilule combinée qui, grâce à son action anti-androgénique, aide à lutter contre l’acné. Mais toutes les pilules ne sont pas des alliées anti-acné. « Il existe un peu plus de risques d’avoir de l’acné avec la pilule progestative, car cette dernière a un effet androgénique et favorise l’acné », explique le Dr Guiraud. Elle précise toutefois : « nous sommes toutes différentes et réagissons différemment en fonction de nos terrains. Certaines femmes prennent des pilules progestatives sans avoir d’acné ». Pour les femmes sujettes à l’acné, « on déconseille donc la pilule progestative. On va plutôt se tourner vers une pilule qui n’aggrave pas l’acné voire qui va aider à la diminuer, comme la pilule œstroprogestative ».

Que faire si les effets indésirables ne disparaissent pas ?
Ils s’estompent généralement au cours du deuxième ou troisième cycle. Si ce n’est pas le cas, il est temps de prendre rendez-vous avec votre gynécologue pour envisager de changer de pilule, de recourir à des solutions alternatives, ou de modifier certaines habitudes en fonction de l’effet secondaire.

On prescrit généralement une nouvelle pilule pour une durée de six mois, explique le Dr Guiraud. Au bout de trois mois, il est conseillé d’effectuer un bilan sanguin pour vérifier le cholestérol et les triglycérides. Nous regardons ensemble si tout est normal, nous faisons le bilan des premiers mois. Si cela ne va pas (trop d’effets secondaires, etc.), dans ce cas il est possible de changer de pilule, en fonction de celle que l’on avait auparavant. Parfois, il faut en essayer plusieurs avant de trouver celle qui nous convient.

Les effets secondaires graves et les risques possibles liés à la pilule
Il existe également des effets indésirables plus graves liés à la prise de contraception œstroprogestative. Ce sont essentiellement des problèmes vasculaires (phlébite, accidents vasculaires cérébraux, infarctus du myocarde, etc.). « La littérature fait état d’une possible augmentation du risque thromboembolique veineux et artériel en fonction des doses d’éthinylestradiol contenues dans les contraceptifs estroprogestatifs », écrit le Haute Autorité de Santé (HAS) (source 3). Les pilules de 3e et 4ème générations sont tout particulièrement accusées d’augmenter le risque de thrombose et de caillots sanguins.

Un interrogatoire soigneux et complet sur les antécédents familiaux, personnels et les facteurs de risque doit être mené avant de prescrire une pilule pour identifier d’éventuels risques cardiovasculaires, recommande la HAS. Dans tous les cas, avant de prescrire une pilule contraceptive, le médecin doit toujours analyser les éventuels facteurs de risques et les contre-indications afin de choisir la contraception la plus adaptée.

Pilule et cancer
Les pilules œstroprogestatives multiplient par 1,2 le risque de cancer du sein (un risque qui disparaît après 5 ans d’arrêt de la pilule). Elles multiplient par 1,5 le risque du cancer du col de l’utérus (un risque qui disparaît après 8 ans d’arrêt) et du cancer du foie (risque multiplié par 2,8). Elles diminuent fortement le risque de cancer de l’ovaire (60 % de risques en moins), de l’endomètre (40 %) et du côlon. Ces risques ne concernant pas la pilule progestative, car ce sont les œstrogènes qui multiplient le risque.

Toutes les pilules comportent des effets secondaires. Mais les pilules œstroprogestatives minidosées sont généralement les plus prescrites car elles sont bien tolérées.

Une publication de l’ANSM datant de 2022 sur la contraception féminine démontre que les méthodes contraceptives avec le moins de risques d’effets indésirables sont toujours plus choisies (source 2). « Depuis les actions d’information menées par l’ANSM de 2012 à 2014, ce sont les pilules associées à un risque de thromboembolie veineuse (phlébite, embolie pulmonaire) moindre qui sont le plus prescrites et utilisées, c’est-à-dire les pilules qui associent lévonorgestrel et éthinylestradiol à 20 µg », indique le document.

Concernant la contraception orale œstroprogestative, les ventes montrent que les pilules majoritairement prescrites en 2011 le sont rarement aujourd’hui. Ces pilules, qui entraînent un surrisque de thrombose veineuse, ne représentent plus qu’environ 10 % du total des ventes actuelles de cette catégorie, contre 46 % en 2011.

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