Les goitres : causes, symptômes et traitements

Le goitre se caractérise par l’augmentation du volume de la thyroïde. Cette dernière secrète des hormones dont le rôle est de réguler l’organisme. Le goitre peut avoir plusieurs origines. On fait le point sur les différentes causes de cette affection, ses symptômes, son diagnostic et les traitements, notamment la chirurgie. 

Définition : qu’est-ce qu’un goitre ?

Le goitre se traduit par l’augmentation diffuse de volume du corps thyroïde. Le goitre se manifeste par un gonflement de la région antérieure du cou. Cette affection est très fréquente : 800 millions de personnes en sont atteintes dans le monde. Le goitre peut être homogène ou hétérogène comprenant un ou plusieurs noyaux. On distingue :

  • _Les goitres tumoraux qui sont irréguliers ; la tumeur peut être bénigne ou maligne ;
  • _Les goitres inflammatoires qui se voient au cours des thyroïdites (thyroïdite de Hashimoto…) ;
  • _Les goitres vasculaires de l’hyperthyroïdie (maladie de Basedow) ;
  • _Les goitres avec hypothyroïdie qui sont dus à un trouble de la synthèse des hormones thyroïdiennes ;
  • _Les goitres simples qui correspondent à une augmentation isolée de volume de la glande, sans tumeur, sans inflammation, sans trouble de la sécrétion thyroïdienne.

Quelles sont les causes d’un goitre ?

Un goitre peut être dû à :

  • _Une carence en iode, oligo-élément essentiel à la synthèse des hormones thyroïdiennes ;
  • _La prise de certains médicaments ;
  • _Un dérèglement hormonal : pendant la grossesse ou à la ménopause, la taille de la glande thyroïdoienne peut augmenter et favoriser la survenue d’un goitre ;
  • _La consommation de tabac ;
  • _Un nodule.

Symptômes : comment reconnaître un goitre ?

Le goitre se traduit essentiellement par un gonflement à la base du cou, lié à l’augmentation de la taille de la thyroïde. Lorsqu’il prend du volume, le goitre peut provoquer une toux, une voix rauque, une gêne respiratoire et des difficultés à avaler (dysphagie) voire une impression d’étouffer, compte tenu de la compression qu’il entraîne sur les autres organes. À la palpation, la thyroïde peut se révéler douloureuse.

Quels sont les différents types de goitres ?

Les goitres tumoraux

Les tumeurs de la thyroïde prennent plusieurs aspects. 80% des patients sont des femmes qui consultent pour l’augmentation de volume de la thyroïde. A la palpation, le médecin perçoit un nodule thyroïdien unique ou plusieurs. On parle de goitre multinodulaire toxique. Ni le volume, ni la consistance, ni la sensibilité ne permettent de poser un diagnostic sur la nature du goitre.

Le médecin recherche des signes de compression locale :

  • _Dysphonie : modification de la voix ;
  • _Dysphagie : gêne ou douleurs en avalant ;
  • _Dyspnée : difficultés respiratoires ;
  • _Douleur.

Il recherche également l’existence de ganglions lymphatiques du cou hypertrophiés.

Les examens complémentaires s’imposent :

  • _La radiographie du cou recherche des calcifications ou une extension du goitre vers le thorax ;
  • _L’échographie permet le diagnostic de kyste thyroïdien ;
  • _La scintigraphie est réalisée lorsque la TSH est basse. Elle localise la ou les lésions dans la thyroïde et précise s’il s’agit de lésions hyperfixantes (nodules chauds) ou de plages hypofixantes (nodules froids).

_Le cancer de la thyroïde est relativement rare. Il touche davantage les femmes que les hommes et est de très bon pronostic.

Les goitres inflammatoires

Ce sont des goitres douloureux spontanément et à la palpation. Ils sont en général synonymes de thyroïdite.

Les goitres vasculaires : la maladie de Basedow

Un goitre vasculaire est reconnu par l’examen clinique. Il existe un souffle à l’auscultation et un « thrill » (impression de frémissement) à la palpation. En pratique, ces goitres avec hyperthyroïdie sont souvent la traduction d’une maladie de Basedow. 

Les goitres avec hypothyroïdie

Lorsque la glande thyroïde ne sécrète plus d’hormones ou pas assez, l’hypophyse répond par une augmentation de sécrétion de TSH. Cette hormone hypophysaire hyperstimule la glande qui grossit mais qui ne réussit pas pour autant à augmenter sa synthèse d’hormones thyroïdiennes.

Ce défaut de production hormonale peut être dû :

  • _A un blocage enzymatique acquis ou congénital (troubles de l’hormonogénèse) ;
  • _A une séquelle de thyroïdite ;
  • _A des goitres simples.

Ce sont les plus fréquents.

Il s’agit en général de femmes jeunes consultant leur médecin pour une augmentation de volume du cou. Une origine géographique particulière est fréquemment retrouvée : Kabylie et en France : Alsace, Massif Central, Pyrénées, Alpes, Bretagne, Ardennes. La prédisposition familiale est nette.

Les causes d’augmentation de volume de la thyroïde sont nombreuses, mais pour faire un goitre, il faut à un moment donné avoir sécrété une quantité importante et prolongée de TSH en réponse à une insuffisance sécrétoire ; cette adaptation de la thyroïde permet de maintenir un taux normal d’hormones thyroïdiennes dans le sang.

L’insuffisance sécrétoire initiale est en général due à un trouble de la synthèse hormonale, d’origine nutritionnelle le plus souvent :

  • _Carence chronique en iode (c’est le classique « crétin des Alpes ») ;
  • _Intoxication par facteurs goîtrogènes :
  • _Choux, navets, crucifères (thiocyanate) ;
  • _Oignons et ail (disulfures) ;
  • _Millet et sorgho (flavonoïdes) ;
  • _Algues marines riches en iode ;
  • _Polluants des eaux « potables » ;
  • _Certains médicaments : acide aminosalicylique, sulfonylurée, lithium…

Le goitre est cliniquement isolé : il n’y a pas de tumeur, pas de caractère vasculaire, pas de signe d’hypo ni d’hyperthyroïdie. Le goitre est diffus, de volume variable, ferme ou mou mais jamais dur. Il augmente parfois, gonflant et dégonflant au cours des épisodes de la vie génitale (règles, grossesse), des stress et des émotions. Certains goitres évoluent vers la formation de nodules froids.

Les examens complémentaires sont normaux :

  • _T3 et T4 : taux normaux ;
  • _Scintigraphie normale.

Hypertrophie de la glande thyroïdienne

Théoriquement, l’hypertrophie de la glande thyroïdienne suppose une hyperstimulation hypophysaire, cependant bien souvent le taux de TSH plasmatique est normal. Ces goitres dits simples sont dus à un très léger déficit de la sécrétion thyroïdienne qui entraîne par voie de conséquence une hypersécrétion de TSH hypophysaire et donc l’hyperplasie en retour de la thyroïde. Le défaut hormonal et l’hypersécrétion de TSH sont très difficiles à mettre en évidence.

Pourtant, le traitement de ces goitres repose sur l’administration d’hormones thyroïdiennes. Lorsque le goitre simple est de volume gênant, le traitement médical est proposé. Ce n’est jamais l’iode qui est prescrit. Ce sont toujours des extraits thyroïdiens ou de la thyroxine. Le traitement est maintenu à vie. Il est d’autant plus efficace qu’il est commencé tôt. Son efficacité se juge sur la diminution de volume du goitre. En dehors du goitre nodulaire dont un nodule peut être cancéreux, le goitre simple est une affection bénigne.

Diagnostic des goitres

Le diagnostic général repose sur :

  • _L’observation et la palpation du cou ; 
  • _Des examens complémentaires afin de confirmer le diagnostic et de trouver la cause du goitre ; 
  • _Une scintigraphie ;
  • _Une échographie thyroïdienne ; 
  • _Un dosage sanguin des hormones thyroïdienne
  • _Un dosage sanguin d’anticorps en cas de suspicion de maladie auto-immune ;  
  • _Un dosage des anti-TPO, marqueurs de l’auto-immunité thyroïdienne.

_Le médecin ajustera son diagnostic en fonction de la cause des goitres. 

Quels sont les risques de complications ?

En l’absence de prise en charge, un goitre peut prendre du volume et venir comprimer les organes voisins, provoquant notamment des troubles de la respiration, une asphyxie, une modification de la voix avec paralysie des cordes vocales ainsi que des troubles de la déglutition. On parle de goitre plongeant lorsque celui-ci descend légèrement dans le thorax et qu’il est associé à une élévation des hormones thyroïdiennes.

Quand et qui consulter ?

Dès que vous constatez une augmentation de volume de votre cou, consultez votre médecin traitant. Celui-ci pourra vous orienter vers un endocrinologue si nécessaire.

Traitement : comment faire diminuer la taille d’un goitre ?

Plusieurs possibilités s’offrent au médecin et à son patient : 

  • _L’abstention sous surveillance est de mise pour les petits goitres isolés.
  • _Le traitement hormonal freinateur par hormones thyroïdiennes (thyroxine) peut faire diminuer le goitre s’il n’est pas fibreux. Il est indiqué dans les troubles de l’hormonogénèse.
  • _La chirurgie est nécessaire si le goitre est volumineux, compressif ou gênant et ne réagissant pas au traitement médical. Ce traitement chirurgical consiste à procéder à l
  • _’ablation totale ou partielle de la glande thyroïde. Cette intervention se déroule sous anesthésie générale.
  • _Dans certains cas, un traitement à base d’iode radioactif peut être proposé.

Les antithyroïdiens de synthèse n’ont aucune indication et sont dangereux dans ce cas.

La correction de la carence iodée fait l’objet de vastes mesures de prophylaxie. En France, c’est le sel iodé ; aux Usa, le sel et le pain sont iodés.

doctossimo

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